EERV Église identitaire ou universaliste ?

J’aime mon Église, profondément, et les engagements des uns et des autres sont remarquables. Je défends aussi le « lien » avec l’État, aussi longtemps qu’il nous permet de remplir notre mission avec liberté de conscience et ouverture à ce monde qui est notre lieu véritable, avec toutes ses contradictions. « Multitudinisme », y a-t-il encore quelqu’un qui se souvient de ce terme et de ce qu’il implique ? Notre époque est identitaire ; pourquoi devons-nous jouer ce jeu ? Nous occuper de nous-mêmes, penser en catégories territoriales, offrir nos services, l’aumônerie, « sur mesure », « animer l’Église », travailler dans un logique d’employéEs, etc., donc basculer de l’Évangile, Église majuscule, une universalité, une réalité de foi extérieure, donnée, du dehors, pas innée au dedans, à église, minuscule, se comportant comme détentrice d’une réalité qui ne lui appartient pas ? Je suis universaliste. Je suis « ministre » , « mini », c’est là qu’il prend son importance, du « Saint Évangile », et non pas de l’EERV. Et c’est l’État, le monde, qui a payé mon salaire et une bonne part de ma retraite. Nous sommes au service de l’Évangile, bonne nouvelle pour ce monde, et non pas pour l’Église. Nous sommes au service du « royaume de Dieu » que je ne veux pas confondre avec l’Église, et dont je ne sais même pas s’il est préfiguré par l’Église. Mais je suis reconnaissant à l’égard de mon Église, église, qu’elle m’a laissé la liberté d’être au service de ce monde dans lequel se cache le « royaume de Dieu », l’Église, peut-être. Soli Deo Gloria. Et je continue à servir l’Évangile, je l’espère au moins, en des lieux que l’Église, me semble-t-il, ne reconnaît plus comme Église. Protestant, protestante, où es-tu?

Armin Kressmann 2023

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