Le silence est pesant, je vais donc le rompre :
Évidemment il y a le facteur humain ; il y est toujours ; mais le problème est plus profond et systémique :
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Notre Église se veut entreprise, les diacres et pasteurEs sont des employés ; c’est le synode qui l’a voulu ainsi.
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Les employés ne savent pas ce qu’ils veulent ou, s’ils le savent, ils n’ont pas envie de le confronter aux visions des autres ; manque alors une vision commune (déontologie ou éthique professionnelle). Chacun, chacune pour soi, cela arrange certainEs, même si on en souffre.
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Sans contre-pouvoir (exécutif, mais d’un autre ordre), – paroisses et synode ont lâché leurs prérogatives, notamment en matière de « ressources humaines » -, c’est donc la « direction » de l’entreprise qui dit aux employés ce qui est à faire et comment il faut le faire.
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Évidemment, les employés (« ministres du saint Évangile » !) n’aiment pas ça ; les conflits sont programmés.
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Cependant, en régime réformé, les conflits (disputes) ne seraient pas le problème …
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… mais la gestion des conflits.
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Pour qu’une saine culture de gestion des conflits puisse s’installer, il faudrait que les employés (ministres) sachent ce qu’ils veulent (même et surtout dans leur diversité ; l’éthique protestante, dans et face à l’institution, est procédurale) …
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… et puissent le défendre dans une institution qui leur donne un statut officiel (au synode ils sont délégués d’un lieu d’Église et non pas représentants de leur profession).
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Le problème est donc systémique.
Que faire maintenant ?
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Revenir à un système autre qu’employeur-employés est irréaliste.
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Que les ministres, pasteurEs et diacres, développent une culture commune, définissent les uns avec les autres l’art de leurs métiers, à différencier selon les domaines, je le défends depuis longtemps.
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Et qu’on leur donne une place institutionnelle en tant que corps professionnels autres que simples employés aussi …
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Ainsi pourrait peut-être se (r)établir ce jeu de pouvoir et contre-pouvoir propre au protestantisme réformé, où on peut se disputer sans mettre l’existence (institutionnelle) de l’autre en question.
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Reste le facteur humain, c’est vrai ; mais ce n’est pas un problème institutionnel, mais humain, « pastoral » dirions-nous en Église.
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Reprenons alors Matthieu 18, mais comme il faut : : l’exclu devient le centre des intentions.
Armin Kressmann 2018