De la liberté de se soumettre à la loi – « Sans loi pas d’évangile non plus » (Leonhard Ragaz, Die Botschaft vom Reiche Gottes)

« Le message du règne de Dieu » (Leonhard Ragaz)

« … souvent il y a un devoir (‘eine Pflicht’) de provoquer (‘Anstoss zu geben’), de faire un scandale (‘Ärgernis zu erregen’). … Paul … Jésus lui-même, pour qui la liberté est encore plus pleine, plus royale. Il fait scandale. Il va chez les péagers et pécheurs. Il mange et il boit. Il rompt le sabbat. Il dit : ‘Il est dit aux anciens – mais moi je vous dis’. Il dit du temple : ‘Pas une pierre n’en restera sur l’autre’. Enfin, comble de scandale, il dit devant le Sanhédrin : ‘Je le suis’. Pourtant, ce même Jésus, dans et par cette liberté ultime qui était la sienne, s’est soumis à la loi, là où c’était possible sans se mettre en porte-à-faux devant Dieu. … expression de sa liberté royale, opposée à une révolte par pur ressentiment à l’égard de la loi qui n’est rien d’autre qu’une autre servitude de la loi.

Les anciens ont fait avec raison parlé d’un usus paedagogicus et d’un usus elenchticus de la loi : d’un usage éducatif et d’un usage dénonciateur, c’est-à-dire d’un usage et d’un qui jugent. … Nous avons besoin de la loi comme cadre contre une fausse liberté ; nous avons besoin de la loi pour nous rappeler des exigences que Dieu nous pose et comme avertissement contre l’errance. Oui, nous pouvons et nous devons dire : sans loi pas d’évangile non plus. Si la loi n’indique pas la coulpe (le péché, ‘die Sünde’), il n’y a pas pardon non plus. C’est le droit éternel de Moïse ; c’est aussi le droit de Calvin. … » (p. 141ss)

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