« Le message du règne de Dieu » (Leonhard Ragaz)
« … je ressens une incapacité de remplir la loi morale … Je ressens même que cette loi morale, ou mieux dit, la morale de la société, est souvent contrainte et contre nature, hypocrisie et mensonge …
Nous nous retrouvons ainsi devant une de ces ‘puissances’ … comme la religion (dite d’une manière générale), l’État, la nation, etc. Cette puissance nous pouvons aussi l’appeler ‘société’ ; mais je crois que nous devons encore aller plus loin, plus haut et plus au fond …
… Cette puissance s’appelle Loi, et elle est une puissance foncière de toute réalité. Salvatrice et fatale. … Dans la vie morale elle est devenue, dans des formes diverses, mécanisme, ‘contrainte contraignante’, déterminisme, fatalité, mise au pas, étouffement de vie, d’âme, de liberté, d’individualité …
‘Es erben sich Gesetz’ und Rechte
Wie eine ew’ge Krankheit fort;
Sie schleppen von Geschlecht sich zum Geschlechte,
Und rücken sacht von Ort zu Ort.
Vernunft wird Unsinn, Wohltat Plage;
Weh dir, daß du ein Enkel bist!
Vom Rechte, das mit uns geboren ist,
Von dem ist, leider! nie die Frage’ (J. W. Goethe)… c’est le commandement venu d’ailleurs. … C’est le moral comme système, routine, formatage, dogme, théologie (même !), culte, église, credo, bref : religion.
… Le règne de Dieu suspend la loi et mène dans la liberté des enfants de Dieu. » (p. 133s)