Kant – quoi faire de lui, quoi faire de l’autre et de sa pensée ?

Kant ? Den will ich gar nicht verstehen. Ich brauche nur das, was er zu verstehen geglaubt hat, um meine Lebens- und Arbeitswelt besser verstehen und bewältigen zu können.

Kant ? Je n’ai pas l’ambition de le comprendre. J’utilise seulement ce qu’il a cru comprendre pour mieux comprendre et assumer ma vie et mon monde du travail.

J’utilise donc ce qu’il a cru comprendre du monde et de l’homme pour mieux comprendre moi-même et mon monde.

Pour cela, je n’ai pas besoin d’être fidèle à sa pensée. J’instrumentalise à ma guise celle-ci, et je l’utilise comme outil que j’adapte à mes besoins.

Peut-on faire de même de la bible ? Où est-elle sacrée, intouchable ?

Je pense qu’on peut faire de même ; davantage : je pense qu’on ne peut pas faire autrement. La seule différence entre une telle position et celles qui pensent que j’ai tort est que je l’admets.

Dieu seul est sacré, et l’homme, en sa dignité, sa dignité. Et peut-être ce qu’on appeler la « dignité de tout être vivant » ; à discuter.

La limite est donc là où je n’instrumentalise pas seulement la pensée de l’autre, mais l’autre lui-même ; là où je le réduis (entièrement) à un outil (c’est ce que j’ai appris de Kant, me semble-t-il).

C’est aussi valable pour Dieu, avec qui, d’ailleurs, quand je l’instrumentalise, je m’instrumentalise moi-même; je me réduis à l’état d’objet (ob-jet), je perds la qualité de sujet (su-jet).

Armin Kressmann 2012

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