Par rapport à la mission des institutions sociales

La mission des institutions sociales et de leurs collaborateurs peut être qualifiée de spirituelle, tel que nous avons défini ce terme. Elle englobe donc :

l’éthique – que devons-nous faire ?

« l’art » ou la technique, mais cette dernière non pas réduite à sa seule dimension technologique – comment faire ce que nous devons faire ?

– et la « religion » – pourquoi / pour quoi devons-nous faire ce que nous devons faire, ses raisons ultimes ?

Elle peut se définir à travers et par rapport à une tradition ou une culture, – celle-ci transmise et reçue de l’extérieur, du tiers dans l’histoire -, dans une vision classique. Le projet ou la mission sont portés par une histoire qu’on assume et dans laquelle on s’inscrit, – chrétienne, anthroposophe, humaniste, etc.- ; ils sont donnés « d’en haut » (nous retrouvons le triangle pédagogique , ou éducatif, et la pyramide de Maslow dans sa formulation traditionnelle) :

Dans la vision nouvelle, la mission se construit et s’établit dans un processus, dont les règles et procédures bien définies, en puisant dans ses ressources intérieures, propres aux uns et aux autres, autant du côté institution et collaborateurs, que du côté résidents et leurs familles et représentants légaux :

Dans ce dernier cas-là, de plus en plus fréquent vue les transformations au niveau de la société dans son ensemble, tout un chacun est invité à répondre aux questions suivantes, dont les réponses ne sont plus évidentes et données :

Ce modèle, – un travail davantage par processus que par objectifs -, est beaucoup plus exigent, mais s’impose dans une société plurielle et multiculturelle. Cependant il est rarement appliqué avec soins et rigueur ; en réalité on se retrouve souvent dans des situations mixtes, comportant le risque d’imposer une fois l’un, une fois l’autre modèle, et cela non pas en fonction des besoins des personnes accueillies, mais en fonction des moyens à disposition et des nécessités institutionnelles. Ce danger est mené à son comble, quand c’est l’État lui-même qui impose les objectifs et définit la soi-disant « bonne pratique ».

Armin Kressmann 2010

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