Chaque résident et chaque collaborateur d’une institution sociale se situe, explicitement ou implicitement, par rapport à tous les autres, par rapport à l’institution en tant que telle et par rapport à tout ce que l’institution représentent pour lui au niveau symbolique. Pour chaque personne il y a en conséquence une multitude de triangles relationnels, éducatifs, pédagogiques, thérapeutiques, d’accompagnement, etc. :

En théorie, une institution sociale donnée se laisserait décrire par la somme de ces triangles. Un bonne dynamique est garantie par un cadre qui laisse se déployer un jeu aussi libre que possible entre les visions des uns et des autres. Le cadre, avec ses lois, ses règles et ses procédures, est l’aspect institutionnel dans le sens restreint :

L’organisation qu’est une institution sociale est donc caractérisée par :

1. Le cadre institutionnel (en noir) : ce qui fait « institution socio-éducative », les règles et les procédures, les rôles et les fonctions, dont la direction est le garant (les « statuts », ce qui est « statué », « institué », « établi », donc « posé, mis en place »)

2. La mission donnée, la « fondation », dont le Conseil de fondation est le garant (un triangle spécifique, référentiel pour tous les autres, souvent présenté sous forme de « charte » ; il représente, il rend donc présent une tradition, une histoire (de vie), une « biographie » ; en vert)

3. Les visions des uns et des autres, ici présentées sous formes de triangles (bleus)

Cohérence il y a quand les multiples visions (triangles) se retrouvent plus ou moins dans la cadre et peuvent s’y déployer et entrer en interactions les unes avec les autres sans trop se contredire.

Armin Kressmann 2010