Dans un des articles précédents j’ai esquissé, – à partir du concept du triangle pédagogique ou éducatif -, quelques facteurs qui caractérisent les institutions sociales : le cadre institutionnel, la mission et les diverses visions qu’apportent tous ceux et celles qui y vivent et y travaillent. Cohérence y a-t-il, si tout le monde s’y retrouve plus ou moins, et les uns par rapport aux autres :
Des difficultés surgissent quand les visions se contredisent ou quand il y en a qui « sortent du cadre ».
Il est par exemple possible, et probablement de plus en plus fréquent, que se confrontent ce que j’ai appelé la « vision classique » avec la « nouvelle vision » :
Dans un tel cas, pour les uns, la dimension spirituelle de l’être humain serait toujours essentiellement religieuse (en haut de la pyramide), ce qui, pour les autres, ne serait plus le cas ; eux auraient une compréhension beaucoup plus élargie, dans laquelle le religieux serait secondaire, voire même absent.
Une autre « incohérence » qu’il faut désormais assumer est la confrontation des visions différentes de la laïcité.
Une laïcité inclusive supporte l’expression du religieux dans l’institution, une laïcité exclusive l’écarte et le renvoie « aux familles », même là où les résidents passent une grande part de leur vie en institution. Pour certains, aussi et surtout pour des instances de l’État, et davantage en Suisse romande qu’en Suisse alémanique, une laïcité exclusive s’impose tout particulièrement là où des enfants sont accueillis.
Armin Kressmann 2010
