Dans une vision classique le spirituel est subordonné au religieux. Dans une vision nouvelle, le religieux est une des composantes, une des voies possibles pour réaliser sa spiritualité. Désormais, le spirituel englobe le religieux. Davantage encore, centré sur l’individu et le corps, l’être humain, confronté à sa finitude, le début et la fin de la vie, la naissance et la mort, vit sa spiritualité désormais dans son corps et d’abord à travers lui. Il le sculpte, il le modèle, il y inscrit ses maximes et ses convictions. Immanence et transcendance, corps et âme sont inséparables, et c’est le corps qui est devenu l’enjeu principal. La pyramide de Maslow est inversée, et c’est d’abord le corps qui est en jeu face à la question de l’ultime ; ce n’est plus l’âme :
Éthique, art et religion se jouent au niveau du corps et la dimension religieuse n’est plus la dominante du spirituel :
Par cette inversion, l’éthique, – que dois-je faire -, et tout particulièrement dans sa forme « bio »(éthique), devient dominante (et les médecins, les couturiers, les entraîneurs et les tatoueurs les nouveaux prêtres), le « quoi » plus que le « pourquoi », une éthique téléologique (conséquencialiste) et utilitariste, guidée par les résultats, plus que par des principes :
Armin Kressmann 2010