Dieu d’abord veut dire s’occuper d’autrui dans son altérité. L’amour du prochain qui n’est pas mon prochain ne découle pas du second, mais du premier commandement d’amour. Aimer celui ou celle qui m’est proche est facile ; le défi est aimer celui ou celle qui est loin de moi, en lequel ou laquelle je ne me retrouve pas. Selon l’Évangile, aimer Dieu est aimer l’être humain, avant Dieu même, en tout cas pour celui ou celle qui aime Dieu. L’être humain avant Dieu ? Pourquoi ? Parce que Dieu, celui que j’aime, fait de même ; en Jésus Christ il l’a prouvé. Je ne sais pas pourquoi vous n’écoutez pas l’Évangile et aimez d’abord celui et celle qui vous est proche. L’amour de l’ennemi (Matthieu 5,44), voilà ce qui devrait nous unir, ceux et celle qui aiment Dieu, le Dieu de Jésus Christ. En lui réside l’enjeu de l’œcuménisme, et non pas dans l’amour des uns des autres comme proches ; celui-ci devrait être évident, banal. Nous aimer dans et pour nos différence, c’est ça l’œcuménisme. Devenir un comme Dieu est un est reconnaître qu’il y a quatre évangiles ; quatre seulement, ni plus, ni moins, quatre, symbole de la terre et de l’humanité.
Armin Kressmann 2017