Déontologie pastorale – Lien vers plusieurs textes
Que devons-nous faire ? Qui définit le devoir professionnel (« la bonne pratique ») ?
Ni moi, ni eux, mais nous, le corps professionnel !
Du grec deon, deontos « devoir » :
- Théorie des devoirs (J. Bentham), donc synonyme d’éthique ou de morale
- Devoir professionnel, notamment dans l’expression « Déontologie médicale » ; « l’art du métier », déontologie professionnelle, les règles, devoirs et obligations qui régissent une profession.
« Le mot fut … lié à l’exercice des professions libérales traditionnelles : médecine, droit, notariat ; plus étendu à quelques autres : nursing, architecture, etc. Il désigne alors généralement l’ensemble des devoirs liés à l’exercice d’une profession. » (G. Durand ; Bioéthique ; Fides, Montréal 1999)
« Pasteur et diacre » – deux professions – définies et à définir par les corps professionnels respectifs
« Ministre » – une fonction – définie par l’institution, l’Église et ses différents instances et organes
Comme partout (même pour les médecins, cf. ce qui se passe actuellement par rapport à l’Assurance d’invalidité), l’institution (ou l’institutionnel, donc le légal, réglementaire et procédural) prend le dessus. On risque de passer de la liberté professionnelle (libéralisme philosophique), – qui se réfère en dernière instance à la conscience et la foi professionnelles, ou à l’esprit (ici collectifs, ceux du « corps ministériel ou professionnel »), à l’amour de Dieu et du prochain (ou à l’Esprit) -, à un fonctionnement qui suit les procédures institutionnelles (la « loi »), sans trop de réflexion ni d’empathie.
Vade mecum (« viens/va avec moi »)
« Dans le domaine spirituel, la plus sûre manière de travailler pour les autres est de travailler pour soi-même. » (W. Monod ; Vade Mecum Pastoral ; Fischbacher, Paris 1907)
« L’exercice du ministère menace l’esprit du ministère, si rien au dedans ne l’entretient. » (A. Vinet)
Quelques éléments de ma conception personnelle de la déontologie pastorale protestante réformée (cf. www.ethikos.ch et www.lepasteur.ch) :
1 PasteurE est une profession.
1.1 Profession veut dire et vocation (appel, « Berufung » ; « que voulons-nous professer ? ») et métier (professionnalisme, « Beruf »).
1.4 Le professionnalisme du pastorat réside dans les compétences techniques en herméneutique, l’articulation entre la compréhension des situations concrètes, notamment à travers les outils de la philosophie et des sciences humaines, et l’exégèse biblique.
2 Dans la vie, dans le travail, dans une situation concrète, pour le pasteur, ce n’est pas la bible qui compte, mais le « je » professionnel après avoir étudié et la situation et la bible. Ce n’est pas Dieu qui compte, mais le « je » devant Dieu.
2.1 L’outil de travail principal du pasteur est sa personne.
2.1.1 Il engage sa personne pour le bien de ses contemporains.
2.1.1.1 Ce qui est bien, il le cherche en communauté d’Église et dans le dialogue et la confrontation avec la pensée du monde.
6 Le pasteur reconnaît en son Église d’appartenance et une communauté et une institution. Il ne confond pas le deux. La première est régie par la foi, l’amour et la conscience, la seconde par la raison et une logique procédurale.
8 En dehors de son ministère le pasteur est un simple chrétien qui fait partie d’une Église spécifique.
9 Le pasteur est un citoyen. Il se comporte comme tel.
10 Le pasteur fait partie d’un corps professionnel. Il s’y intègre et cherche ce qui fait l’identité et la déontologie de celui-ci.
10.1 Un corps qui cherche et soigne l’art de son métier.
Notre déontologie ou éthique professionnelle est in fine la fides qua creditur de la tradition : Sola fide
« Fides qua creditur désigne la présence active de Dieu en moi, présence qui me saisit, me travaille, me transforme, me met en communion avec Dieu. Elle vient de Dieu, c’est lui qui la suscite, mais elle englobe ma réponse à Dieu. Elle est une relation existentielle que l’on entretient avec la divinité, faite de confiance, d’espérance et d’adoration. » (A. Gounelle ; andregounelle.fr )
« En communion avec les païens qui adorent le soleil levant, avec les musulmans qui l’annoncent du haut des minarets, avec les Israélites qui prient dans la direction de Jérusalem, avec les chrétiens qui se tournent vers le Calvaire en s’agenouillant, je me prosterne chaque matin … Et ainsi, communiant avec les aspirations les plus profondes … de toutes les religions, je communie avec Jésus-Christ, le Messie de tous les peuples, Celui qui régnera. » (W. Monod)
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Règles déontologiques pour les pasteurs sur le territoire des Eglises Berne-Jura-Soleure 2005