Significations du handicap mental : 11 Les thèmes
J’arrive à ce qu’on pourrait appeler une « éthique professionnelle », un art des métiers, et technique et confessant[1], un « savoir danser avec », théo-logique là où il accepte l’ultime comme partenaire, ose l’affronter et le penser, une éthique de la rencontre de l’Autre par l’expérience de l’autre, en l’occurrence de la personne (mentalement) handicapée et de son accompagnant. J’insiste sur le fait artistique ou artisanal. Il art-icule savoir, savoir faire, savoir être et être. Il exige un savoir faire, une technique bien précise, une déontologie, un devoir professionnel, ce que nous appelons du professionnalisme, – une « qualité (d’une activité) garantie par l’appartenance à une profession »[2] -, mais aussi un savoir être, voire même un être qui transcende le professionnalisme et devrait en principe le précéder. C’est ce dernier qui rend possible, en le domaine qui nous occupe, une rencontre vraie entre résident et accomapgnant, interhumaine et interpersonnelle, tout ce dont dépend la finalité de l’exercice de la profession qu’est « l’éducation », le travail sur la « capabilité » du résident. Sans lui, le résident est réduit à un objet et l’institution à une usine. C’est d’ailleurs le danger qui guette un professionnalisme se limitant aux techno-sciences, tout ce qui est maîtrisable, mesurable, quantifiable et contrôlable, donc sa partie purement métier, ce qui est outil et moyen en négligeant son fondement et sa finalité. La dignité de l’être humain, valeur première et dernière souvent avancée dans les soins et l’éducation, échappe à la pure technique et la dépasse. Le « oui » ou le « non » d’une application technique ne faitt pas partie de la technique. Une danse ne se réduit pas à ses pas de danse ; ce qui l’anime vient d’ailleurs.
Accompagnement, soins et éducation professionnels demandent que l’accompagnant, le soignant ou l’éducateur soit d’abord un humain conscient de ce que cela veut dire être humain et capable d’affronter l’humain dans sa pleine humanité.
Ma recherche, tout ce que traite mon site Internet « ethikos.ch » et ce qui est à sa périphérie, les découvertes faites et les conclusions que j’en tire se laissent grouper en quelques grands thèmes :
11.1 Soigner ou éduquer ?
11.2 « cif-ler » : la Classification Internationale du Fonctionnement, de la santé et du handicap
11.3 Humain capable, humain vulnérable
11.4 Un monde à l’envers : l’inversion de la pyramide de Maslow
11.6 Quand le corps est esprit I – « Je boite, donc je suis. »
11.7 Quand le corps est esprit II – Handicap, structure, religion
11.8 Être autrui comme soi-même : entre ado- et abolescence – Le triangle pédagogique
11.9 La condition handicapée comme condition humaine ou La condition humaine comme condition handicapée
11.10 La condition humaine comme condition judéo-chrétienne
11.11 Pour une théologie paradoxale : le palliatif ou l’esprit comme 4ème dimension du bio-psycho-social
11.12 L’accompagnement spirituel I – Saisir le bruit du silence ténu !
11.13 L’accompagnement spirituel II – Quand l’accompagnement faillit : place à la folie
11.14 « ReSpirE – Religion, Spiritualité, Éthique »
11.14.1 « Respire – Religion »
11.14.2 « reSpire – Spiritualité »
11.14.3 « respirE – Éthique (théologique) »
11.15 La pratique d’une éthique théologique en institution laïque : assumer la culpabilité
11.16 Les situations extrêmes : l’échec de l’éthique ou la diffraction éthique
11.17 Assumer les situations extrêmes : voir la personne au-delà de l’échec de l’éthique
11.18 Conclusion : l’esprit du jeu, danser avec la folie
11.19 Quelques folies qui nous resteraient à ré-fléchir ?
Armin Kressmann
« Profession du latin professio « déclaration, état de se donner comme »
1. Déclaration ouverte, publique d’une croyance, d’une opinion, d’un comportement qu’on a ou qu’on prétend avoir … Profession de foi
2. Occupation déterminée dont on peut tirer des moyens d’existence »
(Dictionnaire culturel en lange française ; Le Robert, Paris 2005)
[2] cf. note précédente