N’aimeriez-vous pas qu’on vous aime tel que vous êtes ?
Si c’est le cas, et je pense que c’est le cas pour la plupart d’entre nous, pourquoi parler de guérison quand il y a déficience, notamment de naissance, incapacité contribuant à un handicap ? Pourquoi vouloir changer la personne en situation de handicap ? Pourquoi pas se contenter de changer d’abord et surtout la situation qui fait qu’une personne se retrouve handicapée ? Elle n’est pas malade, elle est handicapée, il y a des conditions qui la handicape, vous peut-être.
Que serait en conséquence un miracle de guérison ? Pourquoi Dieu devrait-il changer la nature des personnes trisomiques, polyhandicapées ou sourd-muettes ? Ne les aime-t-il pas telles qu’elles sont ?
Le miracle de guérison, en toute conséquence logique, serait que nous nous aimions, les uns les autres, tels que nous sommes, moi nez rouge et un peu mélancolique comme je suis, le trisomique trisomique et le polyhandicapé polyhandicapé, et vous … noir ou blanc, blond ou brun, petit ou grand, femme ou homme, jeune ou vieux.
Et c’est maintenant que commencerait le miracle. Il vous est, il nous est remis : ne pas guérir l’autre, mais me guérir moi-même, de mes préjugés et de mes fausses idées, de mes projections et de mes craintes qui font que je rejette celui qui est différent, l’autre.
C’est embêtant ; accuser Dieu de ne rien faire est plus simple.
