Face à l’état de notre monde et de nos Églises le moment serait venu pour changer la vision de notre rapport à Dieu : ne devrions-nous pas passer, enfin, du « Seigneur » à « mon ami » ? Dans « l’Église », nous sommes toujours dans une vision monarchique, régime vertical, hiérarchique, régi par l’honneur (Montesquieu), la servitude et la soumission. Les abus en sont la forme négative. Pourtant, dans la bible, maintes textes nous invitent à passer à un régime plus horizontal, démocratique, régi par la vertu (Montesquieu), l’égalité des humains, la bienveillance, la liberté : Dieu ami. Job (dans la négativité Dieu ennemi !?), Proverbes, Emmaüs, évangile selon Jean, chapitre 15 :
« Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. »
Même mon Église, l’EERV, « l’Église évangélique réformée du canton de Vaud », Suisse, se disant pourtant protestante, réformée, démocratique, est, fondamentalement, toujours imprégnée par le principe hiérarchique : la consécration des « ministres » (ordination ; le cléricalisme de fait qui en découle), la liturgie, c’est-à-dire la place mineure que nous donnons aux fidèles dans le culte, l’aménagement de nos églises, etc.
Dieu, sur la croix, meurt comme Seigneur, mais il ressuscite comme ami :
« Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux … » Évangile selon Luc, chapitre 24, verset 15
Armin Kressmann 2023