En mathématique (arithmétique) 1 plus 1 font 2 ; c’est un axiome à partir duquel se construit le reste. C’est une convention.
« Axiome » du grec « axioma », lat. « dignatio, auctoritas » – « considéré comme digne, convenable, évident en soi … dignité, valeur, appréciation, principe considéré comme vrai » …
« Fondement d’une théorie, d’une science ou d’un système axiomatique, qui ne peut pas être fondé ou déduit d’une manière déductive à l’intérieur du système. » (wikipédia all. 25.7.17, trad. AK)
En théologie judéo-chrétienne, quelle est la convention (qu’on appelle en ce domaine aussi confession ou profession de foi), l’axiome de base sur lequel se fonde le reste ?
C’est le double commandement d’amour :
« Écoute, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Marc 12,29ss) …
… reformulé pour notre temps :
« Tu aimeras l’autre dans son altérité ; il est unique. Ton prochain, celui et celle qui est comme toi, tu l’aimeras juste comme toi-même. »
C’est l’axiome judéo-chrétien,
Pour les chrétiens il est identique à l’énoncé : « Jésus Christ »
C’est juste une autre formulation, comme il y a plusieurs formulations de l’impératif catégorique.
On pourrait aussi dire : « Dieu est amour. » (1 Jean 4,8)
C’est l’axiome des chrétiens, il faut y croire, comme 1 plus 1 font 2, et l’appliquer pour faire des « mathématiques judéo-chrétiennes », l’exégèse biblique et la théologie systématique.
Il est « procédural » (on pourrait aussi dire éthique, fides qua creditur), dynamique, dissocié de la foi (comme relation de confiance interpersonnelle), – que personnellement je ne mets pas en cause, mais que je n’impose pas à celui ou celle avec qui je suis en relation sur la base de cet axiome du vivre ensemble ; donc, il n’est pas identitaire, d’autant moins que
« Personne n’a jamais vu Dieu. » (Jean 1,18)
Dieu se manifeste toujours à travers l’amour, qui s’est manifesté par excellence en Jésus de Nazareth (cf. ce qui suit à Jean 1,18), crucifié et ressuscité (affirmation axiomatique, celle-ci aussi), donc Seigneur pour le croyant, qui, lui, l’applique à travers son amour et pointe par là ce Dieu en qui il croit, afin que le monde soit un peu plus pacifié.
Armin Kressmann 2017