Dans mes articles précédents j’ai souvent fait appel à la notion de foi ; aujourd’hui je vais la mettre, à travers quelques considérations d’ordre étymologique, en lien avec la confiance et l’amour.
Comme Charly l’a déjà constaté, la foi, en français, est confiance ; croire et foi sont deux choses bien différentes. Cela se confirme par leur étymologie :
La racine « croire » est indo-europénne et veut dire :
kret-, idée de croyance (religieuse)
Dictionnaire des racines des langues européenne ; Larousse, Paris 1949
Pour la « foi », la racine est
bheid-, idée de confiance, de persuasion
latin fidere, avoir confiance ; fides, foi, bonne foi ; fiducia, confiance
Nous la retrouvons en allemand et anglais :
all. bitten, demander ; beten, prier ; Gebet, prière
angl. bid, souhaiter, commander
« Foi » et « croyance », faith et belief en anglais, n’ont en allemand qu’un seul mot, der Glaube, avec la racine, qu’on trouve d’ailleurs aussi dans belief en anglais :
leubh-, indo-européen, prendre plaisir, aimer
Nous voici où nous voulions arriver, l’amour :
angl. love, amour ; believe, croire ; belief, croyance
all. lieb, cher ; Liebe, amour ; lieben, chérir
glauben, croire ; Glaube, foi
loben, louer ; Lob, louange
La foi, croire en quelqu’un est, profondément, confiance, amour et louange.
« Augustin (354–430) unterscheidet zwei Momente im Glaubensbegriff : Glaube als Vollzug (fides, qua creditur, Gottglauben), der von der Hoffnung (spes) bestimmt ist und sich in der Liebe (caritas) bewährt, und Glaube als Erkenntnis und Zustimmung zu bestimmten Inhalten (fides, quae creditur, Glaube an Gott und Christus). » (Taschenlexikon Religion und Theologie, TRT ; Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1983, vol. 2, p. 203)
« Das spezifische Kennzeichen des Glaubens … ist das Vertrauen auf die Verheissung Gottes, die Gewissheit des Herzens, in der man Gott vertraut (fiducia). (p. 204)
Armin Kressmann