Questionnement adressé aux amiEs féministes

C’est avec un certain agacement, encore mesuré, que je vois des féministes qui défendent la cause de la femme sans combattre explicitement les autres formes de discrimination : celle des étrangers, des personnes handicapées, des homosexuels, des requérants d’asile, etc. Dans le débat sur un rite pour partenaires enregistrés dans l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), – rite d’ailleurs pas d’office appelé « rite de bénédiction » ; que serait-ce donc ? -, j’aimerais bien vous entendre davantage. Qu’en dites-vous ?

Pour moi personnellement, « féminisme » est devenu le terme générique du combat contre toute discrimination.

« Der neue Mensch wird in der Auferstehung Christi geboren. Mann und Frau bekommen die Kraft, um den Kampf gegen den Tod und gegen die, die uns im Banne des Todes halten, aufzunehmen. Der neue Mensch in Christus ist ein Widerstandskämpfer und ein Revolutionnär. Frauen, die wissen, wofür sie leben und wofür sie ihr Leben lassen, und Männer, die für das Reich Gottes kämpfen. » (Dorothee Sölle ; Lieben und arbeiten, Eine Theologie der Schöpfung ; Kreuz Verlag, Stuttgart 1985, p. 212)

C’est parce que je connais la discrimination dans l’univers du handicap mental que je lutte (verbalement) contre celle des personnes homosexuelles.

Par rapport à la révolution, voici ma vision dans la perspective de Pentecôte.

Armin Kressmann 2013

5 réflexions au sujet de « Questionnement adressé aux amiEs féministes »

  1. Bonne question !
    On entend beaucoup les féministes s’exprimer en France autour du mariage pour tous, et heureusement. Mais en fait, y a-t-il beaucoup théologien·ne·s féministes au sein de l’EERV?

  2. Merci, cher Olivier.

    Peut-on aujourd’hui comme théologien/ne, réformé/e voire chrétien/ne, ou philosophe « honnête » ne pas être féministe ?

    « C’est au ‘sexisme’ que la théologie féministe s’oppose. Le terme désigne une attitude de discrimination à l’égard du sexe féminin (ou masculin). » (Klauspeter Blaser ; La théologie au XXe siècle ; L’Age d’Homme ; Lausanne 1995, p. 237s)

    « La théologie féministe n’est pas, à proprement parler, une ‘théologie de la femme’. » (Rosino Gibellini ; Panorama de la théologie au XXe siècle ; Cerf, Paris 1994, p.482)

    « The central question asked by the capabilities approach is not ‘How satsified is Vasanti ?’ … It is, instead, ‘What is Vasanti actually able to do and to be ?’. » ( Martha Nussbaum ; Women and Human developpement ; Cambridge University Press, 2000, p. 71)

    Ce qui ne veut pas dire que je sois dans mon quotidien et dans mon travail à la hauteur de l’ambition …

  3. À mon sens, non, ce n’est pas possible ! Je me présente moi-même souvent comme théologien féministe, et étrangement cela surprend encore certains qu’un homme puisse l’être.
    (Cela dit je n’aime pas traiter de « malhonnêtes » ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, comme c’est si tristement souvent le cas en théologie « critique » — mais c’est une autre question).

    D’ailleurs, beaucoup de théologien·ne·s sont probablement féministes sans le savoir !
    Pour le vérifier: http://areyouafeminist.com/ :) (le teste prend 2mn)

  4. Quand je parle d’honnêteté, d’ailleurs entre guillemets, je ne pense à rien d’autre que l’honnêteté intellectuelle …

    « Qu’est-ce que l’honnêteté, dit Rambert, d’un air soudain sérieux. – Je ne sais pas ce qu’elle est en général. Mais dans mon cas, je sais qu’elle consiste à faire mon métier. » (Albert Camus ; La Peste)

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