Vulnérabilité et capabilité : quand il y a différence – le handicap

La vulnérabilité des personnes en situation de handicap est plus grande, leur vie est plus précaire, c’est une évidence : vulnérabilités physiques, corporelles, sensorielles, troubles psychiques, déficits cognitifs et intellectuels, vieillesse, maladies associées, etc.  Ce qui est surmontable pour une personnes « bien portantes » peut constituer un obstacle insurmontable pour quelqu’un touché par une « déficience », une incapacité, une inaptitude, une différence qui le fait réagir autrement ou que l’empêche d’agir ou de réagir d’une manière adéquate à une situation posée. Son panier de capacités est plus petit, donc sa « capabilité » est réduite.

Ensuite, son parcours de vie est habituellement plus accidenté et ses possibilités de réaction sont affaiblies. Plus vite il y a menace de vie.

Enfin,  son espérance de vie est souvent plus courte, à peine une cinquantaine d’années par exemple pour une personne polyhandicapée.

L’homéostasie, l’équilibre de vie, est plus labile, l’état de bien-être n’est pas au même niveau, tout est plus fragile.

Pour les personnes en situation de handicap, – quand il y a « différence » importante par rapport à la normalité -, la courbe de vulnérabilité, de « capabilité » ou de vie tout court est plus plate, plus accidentée et souvent plus courte.

En conséquence, la réalisation de soi, déjà difficile pour les « bien-portants », est encore plus redoutable pour les personnes en situation de handicap, parce que tout obstacle à cette réalisation pèse encore plus lourd. Et quand il y a handicap mental plus ou moins prononcé, l’autonomie devient quasi inatteignable.

Armin Kressmann 2009

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