D’une manière très schématique et simpliste la vulnérabilité diminue de la naissance, l’entrée dans la vie individuée, à l’âge adulte ; elle augmente par la suite de nouveau à travers la vieillesse et atteint son maximum à l’approche de la mort. L’inverse se produit pour la capabilité : à l’âge adulte elle est à son maximum, là où la vulnérabilité est à son minimum.
Deux mouvements s’enchaînent que j’appelle « mouvement ad-olescent » et « mouvement ab-olescent » : le premier décrit une croissance, de la capabilité, vers une sorte de but, le second la diminution et la disparition. Adolescence, ici à ne pas réduire à la jeunesse à partir de la puberté, et abolescence :
Nous retrouvons la racine al-, grandir, croître, nourrir (al-imentation) : vers quel est le but (ado-) ? Ce qu’on appelle couramment et plus particulièrement dans l’éducation la réalisation de soi, la réalisation optimale des capacités et compétences d’une personne, ce qui, évidemment, est de l’ordre de l’idéal, un idéal qu’on nomme aussi « autonomie ».
Armin Kressmann 2009