Réforme – Réformation – Dispute de Lausanne
« … il n’est pas possible à l’homme en ce monde de reconnaître ceux qui sont de la vraie Eglise, ni ceux qui n’en sont pas, ni de voir celle Eglise universelle en laquelle il n’y a que les enfants de Dieu. Mais connaître l’Eglise, telle que nous la prenons pour la congrégation des chrétiens, pour autant qu’il est besoin pour la gloire de Dieu et de notre salut que nous la connaissons en ce monde, nous le pouvons bien par les signes1 que Jésus nous a laissés.
Car nous devons reconnaître comme Église de Dieu toute congrégation en laquelle ils sont bien purement observés, ce qui ne peut être sans que la pure Parole de Dieu y soit aussi annoncée et reçue. Et, nonobstant qu’en cette Eglise les méchants soient mêlés aux bons, comme Notre Seigneur témoigne par ses similitudes (Matthieu 13), et que nous ne puissions pas juger parfaitement ceux qui sont élus ou non, qui croient ou ne croient pas, néanmoins la congrégation où nous voyons que la Parole de Dieu est reçue et purement annoncée et les ordonnances de Jésus bien gardées en honneur et révérence, et purement selon leur institution, nous jugeons qu’elle est de Dieu ; et nous ne voulons pas condamner to
1Les sacrements de la cène et du baptême.
Pierre Viret ; La dispute de Lausanne (1536) ; René Deluz, Cahiers de la Faculté de théologie de l’Université de Lausanne VIII ; Lausanne 1936, p. 92