Performance musique-dessin Échallens (Daniel Alexander et Armin Kressmann)

Croix et résurrection – « Encréer » la Passion du Christ – Une performance artistique

Dimanche des Rameaux 23 mars 2024 Église ouverte Échallens

Le cadre, philosophique, théologique…

Si ce que nous ferons ce soir des Rameaux 2024 se veut performance, celle-ci aura déjà commencé bien avant. Elle s’inscrit dans l’histoire, l’histoire humaine et l’histoire des chrétiens, notre culture, la tragédie de la croix et de la résurrection du Christ. La condition humaine dans une perspective de foi.

Une performance… Une performance artistique implique la présence d’artistes, c’est banal ; et elle est interdisciplinaire. Elle rassemble, et réunit : l’espace, le temps, les artistes et les spectateurs, ou auditeurs, des formes d’expression diverses, corps, ouïe, vision, etc. ; elle les inclut. In fine, le public, par sa présence et sa participation, en est même l’acteur principal. Sans lui, pas de performance. Il en est aussi le juge ; son jugement est déterminant. C’est lui qui fera ou ne fera pas de l’activité proposée une performance. En ce sens, une performance est politique. Mais elle est aussi religieuse. Le cultuel est implicite. Par le fait que ce que nous vivons ensemble s’inscrit dans une tradition, une tradition qui remonte, même au-delà de Jésus Christ, au temps où l’art était cultuel, tout simplement. Relire, religion, relecture et, au même temps, subversion du religieux, du donné, de l’instauré, de l’institué, donc de la tradition. Confession d foi.

Espace – temps, nous sommes sur le chemin vers Pâques, Pâques derrière nous, Pâques devant nous. Emmaüs. Le Christ est présent. Et ce n’est pas seulement une question de foi. C’est inné, plus fondamental. C’est la fragilité de chaque performance. La fragilité de la vie. Emmanuel, Dieu parmi nous. Croix et résurrection. Le destin, diraient d’autres. Le destin affronté et surmonté, pas seulement subi. Fatalité vaincue.

Les Rameaux, Pâques, le temple d’Échallens, une église, des artistes et des spectateurs, croyants, agnostiques ou athées, musique et dessin, l’œil, l’oreille et la main, a priori tous dissociés : comment en faire une nouvelle entité ?

Aux artistes de rassembler et unir le public : « ecclesia » ; assemblée, unité du vécu, expérience partagée. L’Esprit est invoqué. Le défi est et sera d’arriver à ce que l’expérience devienne un phénomène, « kairos », événement dans lequel les différentes perceptions fusionnent et, en quelque sorte, disparaissent en tant que telles. Pour s’ouvrir à une nouvelle forme : « Gestalt ». Comment faire pour que nous soyons tous et toutes participants à et témoins d’un événement qui nous dépasse et nous transcende. Comment suspendre le cerveau ? Donc dépasser la distance critique. Comment plonger ensemble, sans manipulation, dans ce qui advient ? Est donné. Apparaît. Le sublime. Le mystique. Le mystère. Dieu ? Son aura. Le sublime, le sacré.

Nous vous invitons à assumer avec nous la fragilité ; la nôtre, celle de toute performance, la vôtre, celle de la vie. Croix et résurrection.

Armin Kressmann 2024

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