« Nie wieder… » (point de départ de l’interview, là où je suis, moi aussi, né en 1951 et avec une mère allemande, elle-même née en 1924), il y en a deux :
1) plus jamais la guerre,… pacifisme : 1er Bonhoeffer, le nationaliste, 2ème Bonhoeffer, le pacifiste, 3ème Bonhoeffer, le résistant. Nous-mêmes, la Suisse, n’étant pas agressés, la question du pacifisme radical, pour nous, ne se pose même pas. Et nous ne sommes pas légitimés à l’exiger de la part de la victime. Donc, si soutien de l’Ukraine il y a, c’est soutenir son autodéfense (et non pas l’Ouest et ses valeurs). Je me retrouve dans l’argumentaire de l’interview.
2) Cependant, il y a le deuxième « plus jamais » … et je ne sais pas pourquoi il n’est pas relevé : « plus jamais Auschwitz… », « génocide », « crime contre l’humanité ». Et celui-là nous engage au-delà du pacifisme.
Donc, le vrai débat se situe au niveau des enjeux, premier et/ou deuxième « plus jamais », sommes-nous devant une situation de guerre… pacifisme ou légitime défense, ou sommes-nous devant une situation d’inhumanité voire génocidaire où neutralité et pacifisme il ne peut plus avoir. Déportation d’enfants, viol des femmes, crimes de guerre…
Par un « pacifisme » qui ne nous coûte rien revendiquer de l’Ukraine de « faire la paix » est donc doublement ignoble et ne se laisse pas fonder sur la bible.
Armin Kressmann 2023