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Le libéralisme économique : inclusion ou exclusion de la personne handicapée ?

Les entreprises, – en principe entièrement du côté privé, en tout cas c’est ce qui est souhaité -, sont sensées avoir, par la concurrence, la mondialisation, l’actionnariat,  l’ouverture des marchés, etc., une productivité de plus en plus grande. Il faut réduire la main-d’œuvre, garder les plus productifs, mécaniser, automatiser, informatiser, diminuer la charge sociale, délocaliser, etc. Il est évident que les premiers touchés sont les personnes handicapées. Le public des « exclus » et de ceux qui les défendent étant formé depuis un moment déjà, nous disposons d’assurances sociales qui prennent en charge les plus défavorisés. C’est l’Etat qui y veille, le public par excellence. Grâce aux acquis, grâce à l’Etat, il y en a qui, avec l’aide de la société, peuvent mener une vie plus ou moins indépendante et autonome. Il y en a qui n’y arrivent pas ; pour eux nous disposons d’institutions. Cela coûte et cela coûte de plus en plus cher, car les entreprises deviennent de plus en plus productives, la population vieillit, la demande augmente, il y a la concurrence, la mondialisation, etc. Il faut réduire les coûts, augmenter la productivité, couper dans les dépenses de l’Etat, assainir les finances, etc.

Et les personnes handicapées ? Depuis une quarantaine d’années, l’écart entre elles et le reste de la population s’est réduit, leurs droits ont été reconnus, leurs aspirations à l’autonomie et l’autodétermination ont été entendues, elles sont en train de rattraper les autres, et voilà, risquent-elles d’être reléguées de nouveau, au moment où l’ambition libérale pour elles, enfin, pourrait devenir réalité ?

Et les institutions ? En train de sortir du paternalisme, sans jugement de valeur aucun, et de passer à un régime plus libéral, – droits des patients, directives anticipées, valorisation des rôles sociaux, etc. -, et voilà, on passe d’une logique des besoins à une logique des moyens : les finances publiques ?

Alors, quel libéralisme ? Un libéralisme pour tous ou seulement un libéralisme pour les privilégiés ? Quel public l’emportera ?

« Indem der Clown erfolglos mit seiner ganzen Kraft versucht, den Anforderungen der dogmatischen Ordnung gerecht zu werden, entlarvt er diese Ordnung als in ihrem innersten Kern chaotisch. »

Johannes Galli

Armin Kressmann, mémoire en éthique, 2005

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