Apocalypse Marc 13,24-27 (Mc 13,24-27) – Paris, vendredi 13 novembre 2015 – « Dieu humain »

Prédication du dimanche 15 novembre, 10h à L’Etivaz, Pays d’Enhaut, commune de Château d’Oex (Suisse) :

Avant-hier soir, 21h37 sur les réseaux sociaux

Tirs à la Kalashnikov au petit Cambodge dans le 10 ème à #Paris plusieurs morts. Secours et police sur place #tir

21h50

Plusieurs internautes faisaient état sur Twitter de coups de feu dans le 10 e arrondissement, à Paris. Un journaliste de Libération a confirmé l’information

Plus d’informations dans quelques instants.

22h

Selon la chaîne française I>Télé, parallèlement aux tirs entendus dans le 10e arrondissement, des explosions ont eu lieu dans une brasserie près du stade de France en Seine Saint Denis. François Hollande aurait été exfiltré. 

Aucun détail n’a pour l’instant été confirmé par les autorités.

22h15

Une autre fusillade serait en cours rue Charonne.

22h30

L’Agence France Presse précise qu’il était impossible dans l’immédiat de vérifier les informations des témoins auprès des services de police.

22h35

Hollande se rend au ministère de l’Intérieur pour (citation) «faire le point sur la situation»

Je vous invite à faire un moment de silence …

(silence) …

La liste des lectures bibliques de notre Église propose pour aujourd’hui, dimanche 15 novembre 2015,

– avant-dernier dimanche de l’année liturgique, donc de l’année de l’Église,

l’année de l’Église commence avec le premier dimanche de l’Avent -,

cette liste propose donc la lecture d’un passage du chapitre treize de l’évangile selon Marc.

Ce chapitre, nous l’appelons « petite apocalypse de Marc ».

Avant la lecture de ce passage, écoutons un extrait du livre de Daniel, parole à laquelle Jésus fait référence.

Ensuite, un passage de la lettre aux Hébreux, qui nous rappelle notre vraie patrie comme chrétiens … elle est céleste.

Daniel 7,13-14

Hébreux 11,7-16

Marc 13,24-27

« Quand vous verrez l’Abominable Dévastateur, l’horreur dévastatrice, installé là où il ne faut pas …,

dit Jésus dans son discours qu’il adresse à ses disciples, juste avant le passage que nous avons entendu …

Ces jours-là seront des jours de détresse …

Et si le Seigneur n’avait pas abrégé ces jours, personne n’aurait la vie sauve …

De faux messies et de faux prophètes se lèveront et feront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, même les élus.

Vous donc, prenez garde, je vous ai prévenus … » (Mc 13,14ss passim)

Apo-calypsedé-voilement, ré-vélation, dé-couverte …

Nous voici, cher amis, rassemblés en Église,

peuple de Dieu en marche avec son Seigneur,

dans un monde qui se déchiré,

comme à l’époque d’Esaïe, auquel Jésus fait référence,

la prise de Samarie,

la déportation de ses habitants

la fin du royaume du Nord, la chute d’Israël …

comme à l’époque de Daniel, que Jésus cite aussi,

la soumission de la Palestine aux Grecs, suite aux conquêtes d’Alexandre,

la profanation du temple,

des révoltes des Juifs

comme à l’époque de Jésus lui-même …

dans son pays, occupé par les Romains.

Apo-calypse – dévoilement, révélation, découverte …

Qu’est-ce qui se dévoile ?

Qu’est-ce qui est dévoilé ?

Pour les uns, tout cela est de la volonté de Dieu,

qui nous invite par là à revenir à Lui, à sa Loi,

donc une manifestation de sa puissance et de sa colère.

« La grande détresse », intitule la traduction oecuménique de la bible,

avant « La venue du Fils de l’homme ».

« En ces jours-là, après cette détresse,

au-delà de cette détresse, cette tribulation …

le soleil s’obscurcira …

alors on verra le Fils de l’homme venir, entouré de nués,

dans la plénitude de la puissance et dans la gloire …»

Et nous avons peur,

nous sommes terrifiés,

et il y en a qui disent que c’est la fin …

comme déjà à l’époque d’Esaïe,

à l’époque de Daniel,

à l’époque de Jésus lui-même …

Comme si le retour du Christ nécessitait la fin du monde comme création …

Comme si le retour du Christ nécessitait aussi la destruction de tout ce qui nous est cher, de ce qui est bon, de ce qui a été voulu par Dieu …

« Prenez garde que personne ne vous égare … »

Jésus prononce son discours apocalyptique juste avant le complot monté contre lui par les prêtres et les scribes,

avant sa passion,

la trahison par Juda,

l’arrestation, le procès, la condamnation et la crucifixion.

Il parle de la puissance de Dieu au moment où il assume pleinement la violence humaine ; il s’y soumet, là où tout le monde attendrait qu’il se batte …

cela devrait nous faire réfléchir …

Nous attendons de Dieu qu’il combatte la violence par la violence,

et c’est ainsi que nous lisons l’apocalypse à contresens.

Nous sommes tentés de voir dans l’abomination, l’horreur, la détresse humaine et la dévastation un signe de la colère de Dieu,

et finalement, nous ne voyons plus ce qui est écrit et dit

dans le passage de l’évangile de ce jour :

«  … on verra le Fils de l’homme venir, entouré de nués,

dans la plénitude de la puissance et dans la gloire … »

Le Fils de l’homme !

L’homme, en toute son humanité,

Dieu humain,

Dieu qui ne se prend pas pour Dieu,

mais qui se charge de notre humanité …

Le Fils de l’homme n’est pas un surhomme,

un super-héro,

mais l’être humain par excellence,

porteur de tout ce qui nous fait humain,

au meilleur sens du terme …

de ce qui est bien,

en chacun et chacune de nous,

et c’est ça qui se révèle,

– c’est ça la promesse de la venue du Fils de l’homme,

la promesse du retour du Christ -,

c’est ça qui se révèle quand horreur il y a,

non pas dans et par l’horreur,

mais dans et par notre manière de répondre et de réagir à l’horreur,

par l’humanité dont nous témoignons quand horreur il y a,

l’humanité à l’égard de ceux et celles qui subissent l’inhumanité de l’horreur et de l’abomination.

Devant le tribunal, quand le grand-prêtre demande à Jésus :

« Es-tu le Fils du Dieu béni … ? »

Jésus lui répond :

« Moi, je suis ; et vous verrez le Fils de l’homme

siégeant à la droite du Tout-puissant et venant avec les nuées du ciel. »,

les mêmes paroles que celles de notre texte.

Quand le prêtre le pousse à s’identifier avec Dieu,

Jésus ne tombe pas dans le piège

et renvoie … à l’humanité de Dieu.

Cher amis,

soyons humains, comme le Christ a été humain,

quand le monde, les horreurs du monde,

nous tente à nous identifier avec la toute-puissance de Dieu.

Ce n’est que l’humanité des humains

qui peut contrer l’Abominable Dévastateur.

Salomon, le grand Salomon, fils de David, dont le nom veut dire « paix, bien-être, sûreté, solidité, plénitude »,

Salomon, dans son livre de Sagesse, dit :

« Je suis moi aussi un homme mortel, égal à tous, descendant du premier qui fut modelé de terre.

Dans le ventre d’une mère, j’étais sculpté en chair, durant dix mois, ayant pris consistance dans le sang à partir d’une semence d’homme et du plaisir qui accompagne le sommeil.

Moi, aussi, dès ma naissance, j’ai aspiré l’air qui nous est commun et je suis tombé sur la terre où l’on souffre pareillement : comme pour tous, mon premier cri fut des pleurs. J’ai été élevé dans les langes, au milieu des soucis.

Aucun roi n’a débuté autrement dans l’existence.

Pour tous, il n’y a qu’une façon d’entrer dans la vie comme d’en sortir. »

Être humain, suite au Christ, humain comme lui,

compatissant, empathique, miséricordieux …

et c’est ainsi que revient le Fils de l’homme dans la plénitude de la puissance et dans la gloire …

et c’est ainsi qu’il rassemble les siens,

les élus, ceux et celles qui sont voués à la paix …

Amen

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