Pâques (les fêtes chrétiennes)

« Au fil de la vie – Pierrot découvre les fêtes chrétiennes »

Un livre sur les fêtes et les rites chrétiens, – les grands passages de la vie que sont la naissance, l’adolescence, le mariage et la mort ; particulièrement adapté aux familles, illustrations Amélie Buri

« C’est moi ! » – Les passages de la vie et les fêtes chrétiennes

Le temps de Pâques est composé de plusieurs périodes : la préparation à Pâques (temps de la Passion ou Carême), la Semaine sainte avec Jeudi saint, Vendredi saint et le Dimanche de Pâques, puis le temps après Pâques. L’ensemble nous confronte à la question de la mort et du sens de la vie.

Le temps de la Passion ou le Carême : nous devons tous mourir et cela nous angoisse.

Source biblique : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté se réalise. » (évangile selon Matthieu, chapitre 26, verset 42)

Sens biblique : la vie est un chemin où croix (deuils, séparations, mort) et vie nouvelle (« résurrection ») se succèdent. Même l’ultime, Dieu lui-même, en Jésus Christ, l’assume et décharge ainsi l’être humain de ce fardeau.

Signification : dans ce temps de préparation au « baptême », à la « nouvelle naissance », faire son « chemin de croix » en revivant les étapes de la passion du Christ.

Fonction pédagogique et éducative : la condition humaine est une vie consciemment vécue à l’horizon de la mort, sans que celle-ci prennent une emprise sur tout. La vie vaut être vécue.

La Semaine sainte : comment accompagner celui ou celle qui est seul ?

Source biblique : « Je ne connais pas cet homme. » (évangile selon Matthieu, chapitre 26, verset 72)

Sens biblique : Jésus est sur le chemin de la croix ; il affronte celle-ci lucidement. Ses disciples, notamment Pierre, la renient.

Signification : la passion du Christ est emblématique pour toute vie humaine.

Fonction pédagogique et éducative : la communauté, exposée au risque d’éclatement, est invitée à se rappeler de l’essentiel et à se concentrer sur celui-ci : dans la mort nous sommes seuls.

Jeudi saint : l’amour nous précède

Source biblique : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » (évangile selon Matthieu, chapitre 26, verset 26)

Sens biblique : Jésus partage son dernier repas avec les siens, les Douze, les « disciples ».

Signification : institution du « repas du Seigneur » (cène ou eucharistie, qui constitue avec le baptême les deux sacrements fondamentaux de l’Église ; à travers ces deux sacrements l’Église elle-même se constitue) ; d’autres vont suivre, notamment le repas à Emmaüs (évangile selon Luc, chapitre 24).

Fonction pédagogique et éducative : l‘au-delà se joue ici : dans le partage du « pain », le repas communautaire, ce qui est inexprimable, le lien par excellence, est rendu manifeste et tangible ; l’invisible devient visible. L’ultime se donne et la rencontre définitive avec l’ultime est anticipée. Cependant, pour ne pas confondre ce moment avec l’ultime, évitons de confondre le support du sens avec le sens lui-même. La réponse est déjà donnée ; l’amour précède le baptême, et le baptême la cène ou l’eucharistie. La grâce est première, tout est donné, l’essentiel ne se mérite pas.

Vendredi saint : la mort, a-t-elle le dernier mot ?

Source biblique : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (évangile selon Matthieu, chapitre 27, verset 46)

Sens biblique : la crucifixion et mort de Jésus.

Signification : « Pâque de la crucifixion » ; la croix du Christ, Fils de Dieu, lui-même angoissé par la mort ; il l’assume et la vainc par la même.

Fonction pédagogique et éducative : devant la mort nous sommes tous impuissants.L’ultime partage cette impuissance ; c’est ici qu’il se rend « visible », se fait voir, dans la souffrance humaine. Dans l’accompagnement, être là est la seule possibilité qui nous reste ; partager l’impuissance. Enfin, reste la question : la mort, a-t-elle le dernier mot ? Et qui meurt, quand mort il y a ? Silence … Samedi saint.

Dimanche de Pâques : la vie est plus forte que la mort.

Source biblique : « Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit. » (évangile selon Matthieu, chapitre 28, verset 6)

Sens biblique : le tombeau où on avait mit le corps de Jésus (le cadavre) est vide ; la foi dit qu’il y a résurrection de Jésus Christ.

Signification : « Pâque de la résurrection », « rien à voir », « le Christ est ressuscité ». La « gloire » est invisible, le mystère de la foi chrétienne : la puissance de l’impuissance et de la non-violence, finalement de l’amour, la force de la faiblesse. C’est le tournant décisif de toute l’histoire (humaine).

Fonction pédagogique et éducative : le vide et les angoisses du vide constituent une matrice pour une nouvelle naissance, une co-naissance : la personne du défunt n’est pas dans la tombe, « il n’est pas ici ». L’acte de foi est croire sans voir. Croire, en qui, en quoi ? Tenir au matériel est vain. Il n’y a rien à voir, l’important se croit : la vie est plus forte que la mort. Ainsi, croire devient raisonnable.

Armin Kressmann 2014

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