Marc 9,33-41(42) « Qui est le plus grand ? » – Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2014

(avec la TOB ; Traduction œcuménique de la Bible ; André Chouraqui, Marcos, Evangile selon Marc, Jclattès, 1992 ; Étienne Trocmé, L’Évangile selon Saint-Marc, Laborv et Fides, Genève 2000) )

En amont : deuxième annonce de la Passion

En aval : mise en garde des disciples, « scandale »

Nous sommes donc dans cet entre-deux (chapitres 8 à 10), entre la Galilée et Jérusalem où la question de l’identité, du Christ (le messie) et de nous-mêmes (« enfants, petits » ou non, auto- ou théonomes), est posée.

v. 33 « à la maison » … de Pierre ?

« Là ils se sentent à l’abri, dans une solitude propice au partage d’une leçon. » (A. Chouraqui)

v. 34 « il se taisent »

« Leur silence est éloquent : la question de Iéshoua`, les renvoyant à leur prore réalité, leur fait prendre conscience d’un égocentrisme qui, loin d’orienter leur regard vers l’autre, tel celui de l’enfant vers son prère par exemple, les ramène au contraire vers eux-mêmes. D’où leur incapacité à voir et accueillir IHVH au milieu d’eux en la personne de Ieshouac`. » (A. Chouraqui)

v. 35

« Le désir de Iéshouac` d’inverser les valeurs de ce monde et de libérer l’homme en le faisant vivre sous la seule motion de l’amour. » (A. Chouraqui)

v. 37 Cascade d’accueil … de l’autre, dans sa « petitesse », ou fragilité et dépendance (inter-), du Christ de Dieu.

L’accueil de l’enfant …

… d’un enfant

… de l’enfant en nous (?)

… du « petit qui croit » (v. 42)

Comme déjà développé dans un autre commentaire (Luc 2,1-20(21) « Pour Dieu tout enfant est légitime, quoi qu’il lui soit arrivé, à lui ou à sa maman »), dans la logique de l’inversion des valeurs du monde, l’enjeu est ce que garde chaque adulte de son enfant, sa manière d’accueillir autrui sans filtre projectif, de toucher et d’être touché sans arrière-pensée, « naïvement, avec émerveillement », mais naïveté et émerveillement qui ne le sont pas pour l’enfant, il est comme ça ; ces termes reflètent une vision adulte de l’enfant1. « Être soi-même », émotionnellement et intellectuellement, serait sûrement un meilleur terme, mais non pas dans le sens d’une réalisation de soi moderne, mais d’une retrouvaille de ce qui nous constitue primitivement, l’amour dont parle Chouraqui (symboliquement de la mère, finalement de Dieu ; cf. Ésaïe).

« Le disciple n’a pas à protéger sa vie religieuse contre les intrusions des enfants. » (E. Trocmé) … je dirais « de l’enfant », cf. plus haut.

L’Église non plus n’a pas à se protéger contre la présence et la participation de l’enfant (de Noël finalement). C’est sa dimension communautaire qui préserve l’enfant, c’est son côté institution qui l’exclue (cf. v. 42).

v. 38

« Assez brusquement, comme s’il était agacé par les propos du maître, Jean évoque un incident. » (E. Trocmé).

Jean, agacé, change de sujet ; il interrompt Jésus.

« Où irait-on si n’importe qui s’arrogeait le droit d’utiliser le nom sacré. » (E. Trocmé)

v. 40

« En d’autres circonstances Iéshouac` avait prononcé une sentence apparemment contraire (Mt 12,30 ; Lc 11,23). mais en réalité les deux ne s’opposent pas. » (A. Chouraqui) … Pourquoi ? Chouraqui ne s’explique pas.

« Marc a … pris parti pour une attitude de grande ouverture, ce qui est significatif pour sa conception de l’Église … » (E. Trocmé)

v. 42 Jésus reprend son discours.

« … l’attention est désormais dirigée dirigée vers les risques encourus par les disciples comme dirigeants des communautés. Il ne s’agit plus des gens du dehors qu’il ne faut pas décourager ou mépriser, mais bien des membres du groupe des croyants dont la foi est mise en danger par les propos ou le comportement des dirigeants. » (E. Trocmé)

Armin Kressmann 2014

1Comme l’enfant ne joue pas non plus, il travaille, il se développe, il grandit ; pour l’adulte son travail est jeu. Et, malheureusement, ce travail de grandissement à travers le jeu est souvent cassé « en grandissant », par ce que l’adulte appelle travail, l’école, le « sérieux de la vie », la carrière, etc. Pourtant, pour Jésus, c’est justement cela qui serait à retrouver pour avoir accès au Royaume de Dieu. La perte du côté ludique de la vie et du travail nous empêche de redevenir enfant : « le petit qui croit » (v. 42)

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