Handicap, maladie, médecine et soins, éducation, accompagnement – c’est avec la fragilité de l’être humaine, sa vulnérabilité, que nous sommes confrontés. Elle fait appel à notre conscience, notre empathie ou notre compassion, elle nous adresse un appel éthique ou moral : qu’en dis-tu, toi-même être humain et quelque part fragile, même si tu le caches plus ou moins habilement ?
Un artiste, confronté à cet appel, – la maladie de sa compagne Valentine Godé-Darel -, qui y a répondu avec ses moyens à lui, était Ferdinand Hodler. Une oeuvre remarquable, emblématique pour tout ce qui touche aussi à ce que nous appelons aujourd’hui le « palliatif », en fut créé :
Valentine Godé-Darel, figure de tous ceux et celles dont il est finalement question sur ce site ou blog.
Avec elle nous passons de « nous », soins et éducation, à « eux », vulnérabilité et capabilité.
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Peignant inlassablement Valentine, sa compagne mourante, sur son lit de douleurs, Hodler la représente s’effaçant petit à petit du monde réel. Le corps tend peu à peu à l’horizontalité, comme les lignes parallèles du lac Léman, entre terre et ciel. Ce qu’exprime l’artiste, théoricien du « parallélisme », dans ces œuvres, c’est que l’eau « rejoint le centre de la terre, ainsi que tous les corps », visant le retour à ce qu’il nomme « la Grande Unité ».
Musée d’Orsay
Armin Kressmann 2009