Ce site, « ethikos.ch », pour pouvoir assumer mentalement le handicap mental : pour une pratique réflexive. D’abord pour moi, ensuite, indirectement, pour eux, un peu pour vous, chers lecteurs et lectrices.
Quel est l’ordre du chaos (« tohu-bohu », Genèse 1,2), – y a-t-il un ordre dans la chaos ? -, sans l’ambition de vouloir faire de l’ordre dans le chaos, ce qui ferait violence ?
Mentalement, – c’est-à-dire par l’esprit « qui plane à la surface des eaux » (Genèse 1,2) et que je ne maîtrise pas, donc « souffle de Dieu » (Genèse 1,2) -, en ce qui est « inférieur » (Genèse 1,7), – c’est-à-dire accessible -, et ce qui est « supérieur » (le « ciel » ; Genèse 1,9), – c’est-à-dire inaccessible.
C’est la partie réflexive d’une pratique réflexive, dont la pratique est faire mon travail dans le « chaos » de vies « handicapées » partagées.
Ainsi, avec autrui, tromper la mort (ou danser avec elle), habité par la question :
Y a-t-il une vie avant la mort ? (Wolf Biermann)
C’est donc une question « d’épistémologie personnelle » : une question de connaissance de l’inconnaissable qu’est le handicap mental (ou la folie).
Descartes a résolu ce problème en l’écartant :
« amentes sunt isti », encore une fois.
Foucault en le pensant, seulement en pensant (?).
Moi, je dois vivre et travailler avec lui.
Est-ce donc thérapeutique ? Peut-être. Guérison sans guérison. Alors moteur et motivation pour l’envisager et l’affronter, tous les jours. Comme Dieu d’ailleurs.
Si solution au problème il y avait, je pourrais aussi m’en débarrasser, du handicap et de Dieu. Grâce leur soit rendu de résister.
Dieu est la question, pas la réponse ; comme le handicap.
C’est ainsi que je suis amené à une éthique théologique, que je le veuille ou non. Avec ou sans Dieu, devant Dieu, devant le handicap.
Armin Kressmann 2012