Significations du handicap mental – Faire étape 5 : Ma méthodologie : avec eux, affronter la mort, affronter la vie

Jouer le jeux, tromper la mort

  • Sur le modèle de la toile (dynamique ; réseau).
  • Une pratique réflexive, dont le site « représente » la partie réflexive.
  • Un langage du handicap (mental, extrême) en élaboration, avec son vocabulaire et sa grammaire … pour dire les « significations du handicap (mental) » et en dégager peut-être du sens.
  • Devant la limite, l’impuissance, voire l’échec, de la médecine, de l’éducation, des soins, de l’éthique (la « diffraction éthique ») et de la théologie (philosophie).
  • Puiser des « idées » (formes visibles, pratiques), à gauche et à droite ; Kant, je n’ai pas l’ambition de la comprendre – et le handicap (mental sévère), de toute façon, résiste à tout compréhension.
  • Avec l’opérationnalité comme critère[1], non pas pour résoudre ce qui de toute façon ne se laisse résoudre, mais pour avoir des clés de lecture hypothétiques qui permettent peut-être de vivre et de travailler « avec » (ce qui ne se laisse pas résoudre ; pas dans une perspective de résilience, parce que le phénomène reste insupportable et traumatique). L’opérationnalité comme tentative de franchir le seuil (« limen » et liminalité).
  • Dans une seule perspective : « Être là. »
  • N’importe quelle idée ? Non, mais avec la bible comme « canon » : elle fait de la singularité (« l’anormal »), tout particulièrement en Jésus Christ, sa « normalité ». Pour la bible le miracle, la singularité, est « ordinaire », donc normal, là où dans la vie, et tout particulièrement dans une perspective scientifique moderne, est « normal » (« théorie ») ce qui se répète et se laisse reproduire, revient donc régulièrement, selon certaines règles ou lois « naturels ». S’impose donc une lecture « théologique », indépendamment de toute religion, « devant Dieu », en l’occurrence avec et devant la bible comme approche privilégiée de tout ce qui est singulier, tout spécialement le handicap (mental ; et d’une certaine « sévérité »[2]) et la folie. Ce qui est singulier[3], parce qu’irreproductible, échappe à la science (comme étude de faits). Le miracle est un fait qui n’est pas un fait[4]. Pourquoi ?
  •  Finalement « jouer le jeu », assumer les drames (de la vie et du handicap), dans une perspective tragique (autocentré – « Y a-t-il une vie après la mort ? ») ou comique (décentré – « Y a-t-il une vie avant la mort ? » ; Wolf Biermann) et ainsi y trouver du sens (de la vie ; le sens du monde n’est pas dans le monde[8], mais le sens de la vie est (peut-être) dans la vie[9]).
Armin Kressmann 2012


[1] Suis-je donc utilitariste ? Je ne pense pas, parce qu’il s’agit d’une opérationnalité « inefficace » : elle ne change rien, sauf l’esprit, ou la regard sur l’impuissance. Elle est habitée par une théologie de la grâce (1 Corinthiens 7,17ss ; 2 Corinthiens, notamment 12,9)

[2] Ce que cela veut dire, autant la « sévérité » que le « certain », est encore à voir. Dans l’extrême il se « clarifie » par son caractère absolu, inaccessible, violent et total.

[3] Une définition de ce qu’est « miracle », singulier, mais pas du tout supra- ou surnaturel ; miracle comme fait singulier.

[4] Une « Tatsache » qui ne se laisse pas prouver par une méthodologie scientifique basée sur l’expérience et la reproduction de l’expérience. Pour la bible, le singulier s’impose comme (théologiquement et éthiquement) normal (évidence et normativité). Mais la singularité n’a pas besoin d’être surnaturel ; le « big bang » ne se laisse par reproduire non plus, et s’il le faisait, il n’y aurait plus de science pour l’observer.

[5] Une « définition » de Dieu ; l’unicité fait « divin », elle est dignité.

[6] D’ailleurs la raison pour laquelle ce qui anéantit la mort comme fait ne peut être que non-fait, la résurrection ; seulement accessible par la foi.

[7] La thanatologie n’étudie pas la mort en tant que telle, comme la théologie n’étudie pas Dieu en soi.

[9] Contre Wittgenstein ? C’est peut-être sa dimension comique, en tout cas dans une vision matérialiste de la vie (cf. Robert Pfaller ; Wofür es sich zu leben lohnt. Fischer 2012). Je constate d’ailleurs régulièrement que les personnes en situation de handicap sévère sont des « grands trompeurs de mort » et trompent en conséquence ceux et celles qui sont dans une perspective tragique, c’est-à-dire de mort (une illustration récente : « Trisomies 13 et 18 : grosses divergences sur la ‘qualité de vie’ »).

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