Éducation et spiritualité 1 : saisir l’espace-temps

Premier article d’une série sur l’éducation et la spiritualité

Spiritualité définitions

Spiritualité et spiritualités

Pour analyser l’impact de la spiritualité dans le domaine de l’éducation, nous partons de la courbe de la vulnérabilité de la personne humaine par rapport son âge (point de départ est le nombre des hospitalisations causé par la grippe saisonnière). Cette courbe nous ouvre un espace-temps, le temps déployé sur l’abscisse (axe x), l’espace sur l’ordonnée (axe y). Ce dernier est à travers la vulnérabilité caractérisé par le corps, ce qui est corporel (le « bio », mais aussi le « socio », dans un modèle bio-psycho-social). La vulnérabilité, – qu’on pourrait aussi qualifier d’entropie à échelle humaine -, est grande au début de la vie, puis diminue avec l’âge, pour remonter de nouveau et se manifester davantage dans la deuxième partie de la vie.

Le cadre de l’espace de la vie, – au fond l’espace-temps -, est dans le temps définit par la naissance et par la mort, dans l’espace (le corporel) par la frontière entre immanence et transcendance, la limite entre être et non-être, être ou « être autre(ment) », être corps ou ne plus être corps. Ces frontières sont les limites de la finitude individuelle ; au-delà il n’y a rien, ou infinitude. Cette dernière est le T, pour « Transcendance », dans la conception d’une spiritualité composée de plusieurs sphères ou dimensions, souvent quatre (STIV) ou six (STIV-AR).

Dans le temps (l’abscisse), l’individu s’inscrit dans l’histoire, personnelle, ainsi que celle de sa famille, celle de sa société et finalement celle de l’humanité toute entière. Ces trois dernières comportent un élément important d’une « vie au-delà de la mort », celui du souvenir et de la mémoire, de la filiation biologique, mentale, sociale et culturelle (déterminants pour l’identité, le I du STIV).

Dans l’espace (l’ordonnée), l’individu s’inscrit dans l’espace matriciel (ou vectoriel) partant d’un point zéro et allant vers l’infinité, dans un autre langage, du non-être, de la mort qui nous précède, à travers l’être, de nouveau vers le non-être, ou, de l’être tout-autre vers l’être tout-autre. Selon les conceptions spirituelles et religieuses, là où le non-être est nommé « mort » et l’être (personnelle) par excellence « Dieu », la vie de l’individu va de la mort vers Dieu ou de Dieu vers Dieu (ou de la mort vers la mort). Ici, la conception d’une « vie après la mort », dissociée du corps, dépend des conceptions non-corporelles de l’être, de la foi et des croyances, donc de la spiritualité et de la religion. Celles-ci sont importantes pour donner sens (le S du STIV) à l’être confronté au non-être, donc pour le sens de la vie à l’horizon de la mort.

Armin Kressmann 2011

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