Communiquer avec le handicap mental, savoir ce qui convient

Comment faire pour savoir ce qui convient ou ne convient pas à une personne mentalement handicapée qui ne parle pas ? Comment mener ce qui s’appelle dans les institutions ou les entreprises une « enquête de satisfaction » avec un public plus profondément handicapé ?

Ce sont des questions que j’aborde d’une manière expérimentale avec les participants à un atelier de lecture et de partage à l’Institution de Lavigny : « La Chouette et la Lune » (pour la vieillesse et la sagesse).

Il fallait se rendre compte que, avant de parler de ce qui convient ou qui ne convient pas, il faut trouver un langage commun. Ce n’est pas évident pour un public dont certains n’ont pas de parole. Dans la ligne de ce que j’ai retenu de la pensée de Ludwig Wittgenstein sur la communication, sans être stricte, nous travaillons sur trois niveaux :

  1. Le décodage d’émotions à partir de mises en scène clownesques, donc d’une manière ludique pour éviter des réactions émotionnelles fortes et difficilement gérables.
  2. A partir de là, l’établissement ou le discernement d’un code simple pour exprimer la satisfaction et l’insatisfaction.
  3. L’application de ce code à un champ d’enquête donné.

Le sujet retenu, – après beaucoup de discussions entre professionnels qui nous ont amenés à la conclusion que ce que peuvent influencer les résidents vivant en institution est très, très limité -, est la « participation » :

Où est-ce que la liberté de choix est réellement donnée ?

Les premiers résultats me touchent et m’engagent comme aumônier :

au fond, les champs de choix plus ou moins libres sont peu nombreux (« le système ne le permet pas », disait une participante ayant la parole verbale) ; en sortent les loisirs, en l’occurrence l’animation, culturelle et cultuelle.

Armin Kressmann 2011

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