Une spiritualité bonne et bienveillante – Prolongement

De multiples discussions m’amènent à compléter ce que j’ai écrit sur une spiritualité bonne et bienveillante. Je remercie mes interlocuteurs qui m’ont permis d’avancer dans mes réflexions.

Une spiritualité bonne et bienveillante :

–         rappelle la dignité humaine, l’être humain en tant que personne unique, et cela d’une manière inconditionnelle, au-delà de tous les problèmes « que celle-ci pose ou qui se posent avec elle »

–         accueille ainsi autrui dans son altérité et dans sa différence, le rejoint là où il est et répond à ses besoins

–         se centre avec empathie sur et se soucie de l’être humain dans toute sa vulnérabilité

–         mais compte aussi sur ses ressources intérieures et ses capacités propres, cherche sa guérison et le dépassement des ses souffrances

–         libère donc l’individu et cherche son bien ; elle respecte son autodétermination

–         est sensible à la souffrance, au mal et aux injustices, aux scandales que ceux-ci comportent ; elle les dénonce

–         défend donc des valeurs, une éthique, et donne en conséquence des orientations

–         rassure là où il faut rassurer et met en doute quand doute s’impose, sans alimenter ni les angoisses ni les troubles

–         ne lâche jamais l’espérance, cherche et défend fondamentalement une perspective de vie, se tourne donc vers une réalité ultime et le sens de la vie ; elle les nomme

–         elle dépasse la culpabilité, même quand faute il y a ; elle assume sa faute là où elle-même se rend coupable

–         s’inscrit dans une communauté avec une histoire de vie et des personnes de références

–         cherche un positionnement, une attitude

  • d’honnêteté et d’humilité
  • de confiance
  • de fidélité raisonnable
  • de liberté d’esprit, de questionnement et de recherche
  • de joie et d’espérance face aux incertitudes de la vie

–         s’étonne face à la vie, les surprises qu’elle nous réserve et se laisse toucher par celles-ci

–         répond à l’interrogation par rapport à la mort, tout en étant discrète par rapport à l’au-delà

–         est ouverte aux autres spiritualités et respectueuse à leur égard ; elle cherche le dialogue, sans estomper les différences

–         ne se réduit pas à l’inexplicable, le sentimental et l’irrationnel ; elle prend au sérieux l’entendement, la raison, la compréhension, la sagesse et cherche le dialogue avec la science ; elle accompagne les autres réalités sans se confondre avec elles

–         connaît ses limites, ne se confond pas avec l’absolu et sait prendre avec humour du recul par rapport à elle-même ; elle ne se substitue pas aux autres sphères, le politique, le juridique, l’économique, le scientifique, le médical, etc., mais se permet à les interpeller quand cela lui semble nécessaire et éthiquement incontournable et inévitable

Armin Kressmann 2011

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