Sortir d’une situation de handicap : avoir une autre vie ou être quelqu’un d’autre ?
Pourquoi la personne mentalement handicapée, trisomique ou autistique devrait désirer d’être guérie de son handicap, être comme vous ?
Être homme ou femme n’est pas une maladie non plus.
Une réplique légitime : la souffrance.
Je consens. Mais qui dit qu’elle souffre de ce qu’elle est ? Et non pas de ce qu’elle subit ? Si c’était vous qui la faites souffrir ?
Qui dit que le fou souffre de sa folie ? Et non pas du regard que vous portez sur sa folie ? Si c’était le regard porté sur la folie qui rend fou ?
« Wir werden zu uns selbst durch de Blicke der Anderen. » (Siri Hustvedt ; Zeit Literatur, no.12, mars 2011, p. 7)
Je tâtonne, je vous l’accorde.
La souffrance, c’est peut-être la seule différence entre maladie et handicap.
Le malade souffre de sa maladie, le handicapé du regard des autres.
Être Christ : condition handicapée, condition humaine ?
Paul, l’apôtre, malade ou handicapé ? L’écharde l’obstacle ? Et Moïse qui bégaie ?
L’institution : nier le handicap, faire d’eux des malades ?
La foi : vivre avec eux, surmonter mon handicap, changer mon regard ?