Denis Müller sur son blog « Le temps de vivre », suite au débat avec J. Sobel d’Exit sur la TSR, Infra-Rouge du 7.12.10
« … Je maintiens qu’en Suisse, l’assistance au suicide, dans le code pénal (art. 115), est dépénalisée sous des conditions très strictes, mais en aucun cas légalisée/légitimée. Et que le texte ne dit heureusement nulle part que c’est un acte médical : « quiconque » aura, pour des motifs désintéressés, porté aide… ne sera pas puni… Mais la possibilité existe toujours d’une poursuite pénale, Voilà qui est sain et clair. On reste dans le pénal. Loin de l’idéologie de la bonne conscience. …
J’ai insisté sur le fait que nous devons toujours avoir « mauvaise conscience » – contre la bonne conscience dont trop souvent Exit fait preuve, banalisant ainsi la subjectivité … Je maintiens que l’assistance au suicide est un acte non médical, à la différence de l’euthanasie si elle devait être dépénalisée. N’importe qui devrait – au fond de sa conscience ! – avoir le courage de donner le pentobarbital, s’il pense sérieusement agir par compassion désintéressée et par amour pour la personne qui le lui demande. Il est hypocrite d’y voir un geste médical ! L’important, c’est l’interdit du meurtre … »
La seule attitude en l’occurrence « digne » est celle qu’Otfried Höffe appelle dans la NZZ du 27.2.2010 une « tragédie partagée »,
… et ce n’est que celui qui partage réellement la tragédie d’une vie qui peut à la limite revendiquer d’agir par passion, souffrance, com-passion.