Le déroulement, les chants, les prières, le message, tout est prêt pour le culte télévisé du 19 décembre. Nous entrons dans le temps de finition et de répétition. Aujourd’hui, en ce dimanche 31 octobre, je me suis permis de faire les premiers essais.
Et l’expérience n’était pas encore concluante ; pourtant, « tout s’est bien passé », « trop bien » disait un des bénévoles présent à la chapelle de l’Institution de Lavigny.
Où est donc le problème ?
Les résidents ne se sont à peine manifestés, c’était comme en paroisse, une célébration tranquille, bien ordonnée, où nous officiants, et moi le premier, avons récité nos textes, sans qu’il y ait beaucoup de réactions, là où d’habitude il y a une interaction forte entre toutes les personnes présentes, questions, remarques, injonctions, discussion, manifestations physiques, déplacements, accords et désaccords. Le charme de ce que nous vivons normalement, quand tout est préparé sans être formulé, quand je m’appuie sur des mots clé et improvise entre les passages définis, ce charme ne s’est pas instauré.
Il manquait d’esprit ; l’Esprit ?
Il faudra encore bien travailler pour nous libérer de ce qui a été préparé.
D’ailleurs, fondamentalement, est-ce qu’on peut préparer la rencontre avec Dieu ?
Comment s’y préparer sans figer ce qui se passera et faire du culte un spectacle ? Comment garder l’espace ouvert pour que le souffle transcende ce qui a été prévu, minuté, préparé, répété ?
Et si la télévision ne mettait pas seulement les officiants en situation de handicap, mais Dieu lui-même ?
Armin Kressmann 2010