L’assistance au suicide et l’objectivisme

Quand on prend une valeur comme la vie comme valeur suprême objective[1], notre question est relativement vite réglée : autant le suicide que l’assistance au suicide sont interdits !

Mais une telle manière de faire peut nous amener dans des nouveaux dilemmes. Que faire, quand la vie et plus encore ses souffrances deviennent inhumaines, insupportables ? Nous pouvons nous retrouver dans la situation dénoncée par les défenseurs d’EXIT, l’acharnement thérapeutique, et, en cas d’échec des soins palliatifs, imposer au patient l’hétéronomie la plus totale, les douleurs, la souffrance morale et la perte de l’autonomie et de son droit à l’autodétermination.

Par contre, quand on prend une autre valeur comme valeur suprême, on pourrait arriver à des conclusions totalement opposées. Si on prenait l’autonomie comme valeur suprême, – ce qui, me semble-t-il, est une tendance dans la bioéthique classique -, il ne serait pas question de nier le droit de chacun, chacune de disposer de sa vie, et, sous certaines conditions (demande répétitive, souffrances, etc.), l’assistance deviendrait un devoir moral.

Devant ces contradictions possibles, un auteur comme Robert Spaemann a essayé d’établir une hiérarchie aussi objective que possible des valeurs à respecter et à suivre[2].

Armin Kressmann 2004

« L’assistance au suicide 9 : l’éthique de la responsabilité

L’assistance au suicide 11 : le communautarisme »


[1] Comme le fait Jonathan Glover par exemple, cf. in Helga Kuhse et Peter Singer, Bioethics, an Anthology, Oxford 1999, p. 194 :

« My aim will be to suggest that the doctrine of sanctity of life is not acceptable, but that there is embedded in it a moral view we should retain.”

[2] Robert Spaemann, Notions fondamentales de morale, Paris 1999

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