La vie spirituelle et religieuse en institution sociale – Fondements, principes et pratiques

Fondements

–          L’accompagnement des personnes accueillies et hébergées s’inscrit dans une tradition assumée, explicite et explicitée, soit-elle laïque ou confessionnelle.

–          La spiritualité, dans un sens large, en est une composante fondamentale.

–          Les convictions, les croyances et les pratiques religieuses des résidents, résidentes, accompagnants et accompagnantes sont respectées.

–          L’institution veille à ce que l’épanouissement physique, psychique, sociale et spirituelle des résidents et résidentes ne soit pas entravé.

Principes

–          La spiritualité est partie intégrante de l’ensemble de l’accompagnement ; dans la pratique, elle se traduit et devient visible dans l’art (la culture de la maison), dans l’éthique (comment vivre et agir ensemble ?) et la vie religieuse (le rapport à une transcendance,  conçue d’une manière absolue).

–          Donc, la religiosité est une des formes visibles de la spiritualité.

–          Sa pratique ne peut être ni imposée, ni interdite.

–          Donc, l’accompagnement doit être assez ouvert pour que la religiosité des personnes accueillies puisse se vivre et s’épanouir, sans en imposer une pratique religieuse particulière. Ce qui se vit en matière de religiosité est communautaire ; collectif, sans être obligatoire, dans un régime de propositions ; libre aux résidents et résidentes d’y participer et d’y adhérer, libre aux accompagnants et accompagnantes aussi d’en proposer.

–          C’est ainsi que nous définissons la laïcité : une institution qui s’inscrit dans une histoire, qui en propose les fruits sans les imposer, qui garantit la liberté religieuse, sans interdire son expression, ni individuelle, ni collective, au contraire, et cela aussi longtemps que la liberté d’autrui et sa sécurité (physique, psychique et spirituelle) ne sont pas entravées.

Pratiques

–          Les parents, les familles et les représentants légaux sont informés autant de l’orientation spirituelle, philosophique et religieuse de l’institution que des pratiques pédagogiques et religieuses qui en découlent.

–          Régulièrement revisiter les admissions ; les accompagner dans un processus participatifs entre personnes accueillies, leurs familles et représentants légaux, l’institution et ses collaborateurs, afin que la relation soit bien définie et les enjeux connus, d’une part et d’autre, en l’occurrence en matière de spiritualité et de religion.

–          En matière religieuse vérifier les contenus proposés ; les travailler en collectifs.

–          Pour les activités collectives obligatoires, solliciter les propositions des participants, autant résidents qu’accompanants ; en imposer ou interdire seulement pour des raisons pédagogiques et éducatifs majeurs (sécurité physique, psychique et spirituelle).

–          Offrir des formations et des lieux de partage sur la spiritualité et les pratiques religieuses, prendre consciences des sphères spécifiques, en vue d’une meilleure séparation et articulation entre ce qui est religieux et ce qui ne l’est pas.

–          Clarifier qui sont les personnes qui sont les garants de la vie religieuse à l’intérieur de l’institution ; les associer à des réseaux d’aumônerie plus vaste, reconnus par l’État et la société civile.

–          Retravailler, en matière de spiritualité et de religiosité, l’approche de l’institution en faisant de sorte que ce qu’on appelle « l’observateur extérieur » (personnes extérieures, souvent dans la projection et des préjugés) devienne un partenaire « intérieur » (intérieur au réseau), en collaborant avec d’autres institutions et leurs aumôneries ; à partir de son identité propre s’intégrer dans des réseaux plus vastes.

–          Dans ce sens solliciter des ecclésiastiques protestants et catholiques là où cela est opportun, voire « obligatoire »

(voir p.ex.

La Directive du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture du canton de Vaud, décision no. 112 de Mme A.-C. Lyon concernant les visites des classes par un membre des Églises reconnues par l’État).

Armin Kressmann 2010

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