Le clown nous fait entrer dans un autre monde, le monde … du rêve, de l’enfance, du monde de l’autre, des profondeurs de nous-mêmes, de nos folies et de la folie … de Dieu ?
Si je suis le clown dans sa démarche, je peux essayer des choses que je ne pourrais jamais faire dans la vie « normale » …
Je peux découvrir qui je suis : moi, moi dans l’autre, l’autre en moi …
« Ça mange quoi un clown ? » disait une petite fille, « ça dort où ? » « Ça mange ce que tu veux, ça dort où tu veux, ça fait ce que tu veux, à ton gré ! »
Le clown porte en lui toutes les richesses et toutes les « imperfections » de l’humanité. Vivre pleinement son clown, c’est trouver cette juste distance entre liberté et responsabilité, c’est donc sérieux et en même temps drôle et enrichissant pour tous.
Ce que sait, ce qu’est et ce que respecte le clown – Les règles de clown comme règles de vie :
– Le clown relie le ciel à la terre : il a le nez … au ciel … et les pieds … sur terre.
– Le clown est un passionné : il reçoit le monde et les autres tels qu’ils se présentent à lui ; il n’a pas de préjugés. Il prend les choses telles qu’elles apparaissent à lui, avec amour, affection, empathie, sympathie, ouverture, compassion et passion, comme un cadeau qui l’émerveille.
– Le clown propose au monde et à autrui ce qu’il ressent et il reçoit les propositions que le monde et les autres lui font. Il les reçoit sans les juger, telles qu’elles lui adviennent.
– Le clown exprime ce qu’il ressent ; il fait part de ses sentiments et de ses émotions. Il les propose à autrui, comme un cadeau.
– Il assume sa violence ; il l’exprime sans violence, c’est-à-dire sans passage à l’acte !
– Il assume sa méchanceté et l’offre aux autres sans méchanceté.
– Le nez du clown représente l’intimité : on n’y touche pas ! On ne le met et on ne l’enlève pas devant le public !
– Le clown respecte la distance avec autrui. Sans permission, il n’entre pas dans la bulle d’autrui.
– Le clown, sans violence ni méchanceté, va dans les extrêmes ; les extrêmes de ses sentiments, de ses émotions, de ses mouvements, de ses idées, de sa timidité ou de son extériorité, sa gentillesse ou sa méchanceté, sa joie ou sa peine, ses larmes ou ses rires, ses silences ou ses bruits. Il exploite les extrêmes de la vie sans mettre en danger la vie, ni par ses paroles, ni par ses actes.
– Le clown va d’un extrême à l’autre. Quand sa vie bascule c’est lui qui bascule, des larmes aux rires et des rires aux larmes. Sans êtres extrémiste il est un extrémiste.
– Le clown est son corps et son corps c’est lui. Il parle avec son corps. Et son corps, c’est son nez, au milieu de son être, au milieu de son visage, et son corps ce sont ses pieds, bien gros et bien plantés en terre, même quand il perd pied, et son corps est ce qui est entre son nez et ses pieds, et son corps c’est ce qui est au-delà de son nez et de ses pieds, et son corps, c’est le ciel et la terre, et son corps est ce qui est au-delà du ciel et de la terre !
Le clown est tout et le clown n’est rien !