Suite à Maurice Baumann
Points de départ, quatre questions :
Où suis-je?
Que fait-on ici?
Pourquoi suis-je là?
Qu’est-ce que je fais là?
Avant tout apprentissage, il faut être au clair sur ce qu’on fait et être d’accord de le faire. D’où la nécessité d’un contrat: il faut accepter le jeu et ses règles. Une catéchèse existentielle met le destinataire face à un contenu et face au monde et l’accompagne dans sa quête d’identité, dans la construction de sa relation au monde, à soi-même et aux autres.
Il l’invite à apprendre des contenus et l’accompagne dans la formation de ses relations, relation à soi-même, aux autres et au tout-autre qu’est Dieu. Ainsi, il lui permet d’acquérir des compétences « techniques » et relationnelles (« Sachebene » et « Beziehungsebene »). Dans une catéchèse existentielle on parle de ce monde-ci et de cette vie-ci. Son but est l’acquisition d’un « système de navigation » qui permet au catéchumène d’affronter son avenir, son parcours à travers ce monde et sa vie. Le destinataire est le sujet de la catéchèse: « c’est toi », « Dieu pour toi » (Bonhoeffer).
Une difficulté réside dans le fait qu’on n’apprend pas comme on enseigne. Il faut que le destinataire fasse son chemin lui-même. A nous enseignants (catéchètes … et apprenants au même temps, au même titre que les catéchumènes) d’organiser un espace pédagogique, afin que les trois interactions (axes) aient lieu. Pour y arriver, la catéchèse existentielle s’appuie sur le fait que nous avons tous, enseignants et apprenants, des ressources. Pour parler avec les mots de Maurice Baumann:
« Nous sommes tous les enfants des mêmes questions. »
Les contenus sont des tentatives de réponses à ces questions. En tant que chrétiens, nous disposons d’une des plus belles ressources: notre tradition … notre bible.
1. Où suis-je, enseignant ou apprenant?
2. Nous sommes tous des apprenants
3. Nous sommes tous enfants des mêmes questions
4. Nous avons tous nos ressources à nous, personnellement, et nous partageons des ressources communes, dont notamment la bible. Ainsi, la catéchèse existentielle se veut catéchèse biblique.
En catéchèse, le triangle pédagogique selon Jean Houssaye prend la forme suivante :
« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai. »
Genèse 12,1
… Va à la recherche de ton pays, des îles que je te montrerai, avec la foi que je t’ai donnée, le système de navigation qui te permettra de te situer dans ce monde. La catéchèse existentielle veut mettre en situation dans un cadre protégé pour faire des expériences en vue des risques de la vie. Elle est une expérience de navigation. C’est une « fiction » (un jeu), une mise en scène de la vie. Son but est d’ouvrir l’espace entre le tiers et son interlocuteur (le destinataire), c.-à-d. d’ouvrir l’avenir qui s’offre à celui-ci, en la présence du Dieu vivant.
Armin Kressmann 2002