Le jeu de la marelle symbolise traditionnellement le cheminement catéchétique, le chemin que l’être humain est censé parcourir et qui le mène, symboliquement, de la terre ou du monde (ou de l’enfer !) au ciel, le caillou que le joueur avance symbolisant l’âme. Entre deux, comme médiation, se situe l’Eglise, la communauté des croyants, mais aussi l’institution qui est signifiée par le bâtiment de l’église.

La communauté des baptisés se trouve dans la nef, devant le choeur, devant Dieu, le sacré ou le saint par excellence. Celui qui entre, le « catéchumène », en vue de son baptême, se trouve dans l’église des catéchumènes qu’est le porche ou le narthex de l’église. C’est là où il est initié et enseigné. Une fois introduit dans les « mystères » de l’Eglise, ses croyances et ses rites, sa foi et ses sacrements, ce qui convient et ce qui ne convient pas, son éthique, il reçoit le baptême et devient ainsi membre à part entier de cette assemblée qui se trouve dans la nef. Mais cette communauté-ci est appelée à se tourner, se retourner, se con-vertir (nous avons une double conversion, un double retournement tel qu’il est décrit en Jean 20,11-16), vers le monde qui a besoin de sa solidarité, de sa diaconie et de sa parole d’espérance. Ainsi, le vrai culte se vit et se pratique dans le monde … avec l’autre, face à l’Autre !

Armin Kressmann 2001