« Connaissez-vous Mary Poppins ? » ou La pédagogie constructiviste

La pédagogie constructiviste s’appuie sur une philosophie constructiviste : la réalité (et notamment la réalité sociale) se construit

« Notre ‘monde’, notre ‘univers’ (« unsere Lebenswelt ») est un monde vécu, interprété et construit.

Le travail pédagogique suscite de telles constructions, reconstructions et déconstructions ; il soutient aussi l’apprentissage réflexif, de sorte que l’apprenant se rend compte de cette ‘constructivité’. »

Hans Tietgens, trad. de l’allemand

… autrement dit : l’observateur est dans le tableau (cf. Escher) ou la réalité dépend de l’observateur

Le monde (ou la réalité réelle) en tant que tel, – tel qu’il est en soi -, nous reste caché.

Ce n’est que par la perception et finalement par les sens qu’il peut être apprivoisé ; par conséquent, c’est ‘mon’ monde, le monde dans ‘mon’ interprétation et dans ‘ma’ lecture du monde.

En découle l’abandon du dualisme objectivité et subjectivité

Objectivité est intersubjectivité

En découle l’abandon du dualisme être et « apar-être »

En découle l’abandon du dualisme contenu et forme (… prédication et liturgie ! parole et sacrement !)

En découle l’abandon du dualisme essence et existence … Ex 3,14 ?

En découle un anthropocentrisme, voire un égocentrisme constitutif de l’existence humaine

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

« Je suis … »

Le pragmatisme : « Jouons avec les cartes que nous avons dans la main ! »

L’abandon de toute idéologie, voire de toute métaphysique …

Partir de la vie telle qu’elle se présente : « Faire avec … », sans s’y résilier

La vérité est ramenée à la vie ou l’importance de la dimension éthique :

Le « pragmatiste » ramène l’objectivité à la solidarité (fondée sur l’altérité de l’autre)

Ce qui compte, c’est ce qui est bon pour NOUS

Ce qui compte, c’est ce qui est viable ; « handlungsorientiert »

« kérygme » et source Q

« Education et formation envisagent une attutide responsable par rapport au monde, à la société, à soi-même. Elles comportent une réflexion sur sa propre construction de la réalité, une conscience de la relativité de sa propre position (‘Weltbid’), une ouverture à l’égard d’autres perspectives, une responsabilité pour sa propre pensée, un intérêt pour le monde … »

(Horst Siebert, trad. de l’allemand)

Le chemin est le but : un travail par processus

Travail par objectif (où ? espace et lieu : cap, chemin, cheminement, but, adresse et maladresse) ou par processus (quand ? temps et moment : moment propice, « kairos », événement, développement, mouvement, tempo, rythme, action, interaction, devenir) … et ce qui réunit les deux ? corps, voyage, danse, spectacle

… Genèse ! Différentiation

Avec une nouvelle compréhension du temps : ni mythique, ni métrique, mais « modale »

Elle s’occupe autant des personnes que des contenus

« Découvrir en Eglise les promesses du Dieu de Jésus-Christ et les exigences spirituelles et éthiques contenues dans les Ecritures,  de s’y confronter de manière à pouvoir en tout temps se les approprier comme repères pour sa vie. »

Le triangle pédagogique

Moi – Toi – Lui/Elle ou Sujet – Communauté – Contenu ou Père – Fils – Esprit

Une vision systémique des choses (pneumatologie !)

« Gestalten » : donner forme et lâcher prise (Gn 1 et 2 !)

Une communauté de recherche

Coopération :

« Coopération engendre communication »

Walter Herzog

Théologiquement, – sous l’angle d’une approche constructiviste -, je proposerais de relire et de réinterpréter la Genèse, Ex 3,14 (Je suis là ! »), les songes bibliques (Jacob ! son combat), le commandement d’amour, les « ego eimi », c.-à-d. les « Je suis .. » de Jésus et quelques autres textes bibliques. Au niveau systématique, je reprendrais « Barth et son altérité » et quelques théologiens nord-américains (Harvey Cox et d’autres).

Armin Kressmann 2004

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