Politique et institutions sociales : « les débats fondamentaux »

René Knüsel, Université de Lausanne: « Les débats fondamentaux à entreprendre »[1], par rapport au privé et au public en ce qui concerne les institutions socio-éducatives, la politique et les finances publiques dans la canton de Vaud :

« Plusieurs débats devront être menés ces prochaines années :

1. Le premier regarde le domaine global des prestations offertes dans le champ public reconnu, qui se traduit par des priorités politiques, elles-mêmes l’objet de négociations de plus en plus serrées. … Plus le budget de l’Etat est mis sous pression et plus les prestations … sont susceptibles d’être remises en question. Le pire, dans les pratiques actuelles, sont les coupes linéaires, aveugles, mais politiquement acceptables. … Cette manière … consiste à rejeter la responsabilité des choix politiques sur les instances ou les niveaux inférieurs. Si l’on peut comprendre cette logique d’un certain point de vue idéologique, elle aura des conséquences par la nécessité de définir de nouveaux rapports de force pour procéder aux arbitrages. Il est à craindre que les meilleurs lobbyistes aient les meilleurs résultats.

2. Un deuxième débat touche à la manière dont sont construites les interventions dans le social et la façon dont les missions sont exécutées. Dit autrement, les institutions sociales actuelles et leurs activités sont-elles toutes nécessaires, répondent-elles toutes à des besoins encore avérés ? … Ce débat est … tabou, parce qu’il met en question les devoirs fondamentaux de notre collectivité à l’égard des plus faibles. Mais ce sont les fournisseurs de prestations qui doivent d’abord constituer au cœur de la cible de réflexion.

3. Le dernier débat à conduire concerne la hiérarchisation des prestations elles-mêmes … Compte tenu de leur rareté, quelles ressources publiques doivent-elles être consacrées à ces populations que notre société considère comme marginales, notamment au plan de la production ? Une question essentielle sous-tend cette réflexion en quoi ces populations de résidants nous sont utiles, à nous, habitants de ce pays. »

Citation que je me suis permis de faire figurer dans mon mémoire d’éthique, Armin Kressmann, Lausanne 2005


[1] Lors d’une conférence donnée dans le cadre de la Fondation Eben-Hézer, novembre 2004

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