Cette approche a été menée de la manière la plus détaillée par Sœur Lucy Tinsley. Celle-ci a publié son étude en 1953[1], donc avant ou juste au début du grand bouleversement qui a fait voir se dissocier « religion » et « spiritualité ». A la même époque Hans Urs von Balthasar l’a magistralement conceptualisée[2].
Cette approche est, encore aujourd’hui, une démarche quelque part mystique, fortement liée à la liberté de l’esprit, qui laisse ouvert le cheminement et son aboutissement, soit-il religieux ou non. C’est sûrement l’approche qui reste la plus fidèle à « l’esprit de la spiritualité », mais aussi celle qui se laisse la moins contrôler. Dans ce sens, elle correspond au mieux à l’univers du handicap et de la « folie », mais inquiète comme celles-ci notre époque qui cherche à tout maîtriser. C’est l’approche des art-istes ! C’est aussi elle qui interroge le plus et met fondamentalement en question mon mandat même ; elle dit : vouloir dé-finir la spiritualité est un non-sens.
Armin Kressmann, Rapport « La spiritualité et les institutions », CEDIS 2008
[1]Lucy Tinsley ; The French Expressions for Spirituality and Devotion, A Semantic Study; The catholic University of America Press, Washington 1953
[2] Hans Urs von Balthasar ; L’Évangile comme norme et critique de toute spiritualité dans l’Église ; Concilium 1965, no. 9, p. 11-24
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