Spiritualité, profession et professionnalisme – Pasteurs et diacres ?


La spiritualité est par définition ce qui ne se laisse pas définir (l’esprit, l’air, le souffle, le vent), donc pas cerner par une discipline autre que le vide, l’ascèse, ou le tout-plein, la mystique. Les deux sont privés, par définition, échappent à l’universalisation (dans le sens kantien). Ni l’un, ni l’autre peut être imposé à tout le monde. L’exigence collective ne peut être qu’entre les deux, et seulement au niveau de la pratique, donc l’éthique. La conscience, la foi intime, encore une fois, est privée. En suivrait une éthique de la spiritualité, dont les luthériens sont plus conscients que nous, le « discernement spirituel », la distinction entre bons et mauvais esprits (très biblique). Chez nous, actuellement me semble-t-il, spiritualité est à priori connotée positivement. Ce qui est non-sens et nous nuit dans l’espace public. Donc, dans celui-ci, ce dont nous aurions besoin, c’est une réflexion sur l’éthique de la spiritualité, non pas sur la spiritualité en soi. Toute profession, que et comment professe-t-elle ce qu’elle professe dans le vivre ensemble ? Puis, c’est vrai, Luther invente la profession, le métier, « Beruf », comme vocation, appel, « Berufung ». On y est. Cet appel, dans la modernité, ne peut être négocié qu’au niveau de l’éthique, peut-être même seulement au niveau procédural (Habermas). La profession comme confession échappe à la négociation. En conséquence je relis le métier luthérien (« Beruf ») comme « Handwerk » , purement pratique, donc éthique. En résumé, théologiens et théologiennes, pasteurEs et diacres, croyez-nous vraiment d’avoir une profession particulière, plus spirituelle que toute autre profession ?

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