Pâques, résurrection ? Pas trop vite. Pâques, c’est entre, entre croix et résurrection. Qu’il soit ressuscité, soit. Mais cela ne m’aide pas ; pour moi, Marie Madeleine, les autres femmes, Pierre et les autres, pour nous, que l’Église veuille ou non, résurrection il y aura seulement quand nous l’aurons rencontré, le ressuscité. Ça s’appelle apparitions. Pâques, une fois rentré dans le vide de l’entre, l’inconnu du lendemain, après le drame, Pâques c’est d’abord crainte, questionnement, doute et étonnement :
« … être saisies de crainte… délire… étonnement… elles revinrent… et lui, il s’en alla de son côté, chez lui… » Luc 24,1-12
Pâques de l’Évangile est un non-événement, le tombeau est vide. Que lendemain il y aura et il y a est l’événement. La résurrection, la nôtre, c’est pour demain, après Pâques, quand rencontre avec le ressuscité il y aura. Ne jugez pas ceux et celles qui ne le remarqueront pas. C’est normal, biblique : Emmaüs, au bord du lac chez Jean. Pâques se vit au bord, entre, demain ou après-demain. Sûre n’est que la croix. Revenir au quotidien, c’est le miracle de Pâques, la grâce, pouvoir y revenir, après la croix, après la guerre, après le viol, après la rencontre avec le mal et la mort. Vivre, simplement vivre. Il est ressuscité. Il nous attend dans la Galilée de notre quotidien. Eh oui, je sais, il y en a qui rencontrent des anges ; il faut les reconnaître, eux aussi, comme lui.