Le pasteur, la pasteure évidemment aussi, ne peut pas se défaire de la tâche sacerdotale, c’est-à-dire de trancher entre ce qui est dedans et ce qui est dehors, seule raison d’être de la consécration. Même celui qui comme moi est universaliste, donc défend le sacerdoce universel, doit faire de sorte que tout le monde soit aussi dedans, et selon quel critère. Quoi qu’il fasse, il retombe dans la sphère du sacerdoce, comme un bon nombre de professionnels séculiers, les médecins, par exemple, les juges, les assistants sociaux, l’entraîneur de foot et les conservateurs de musée, l’enseignant et les ébénistes, menuisiers ou cuisiniers, quel bois, quel fruit mérite d’être travaillé, même le président du comité olympique, et aujourd’hui surtout lui, plus que le pasteur… Dans notre société moderne, qui sont les grands prêtres ? Qui se fait Dieu ? Et décide sur le destin des hommes ? Voire la création toute entière ?
Armin Kressmann 2024