Quand je vois les décisions du dernier synode, je me demande : l’avenir de l’EERV, une Église sans théologie ? Une gouvernance assise sur vingt quatre « pierres angulaires », sans mention du Christ, ni des Écritures, ni de théologie. Des communautés paroissiales sans théologiens professionnels, universitaires ?
Désormais ce sont les diacres qui sont les nouveaux pasteurEs dans notre l’Église, l’EERV. Et les animateurs, animatrices d’Église les nouveaux, nouvelles diacres. C’est un constat et non pas une remarque polémique. Pour moi ce n’est pas un problème. Le problème pour notre Église, qui se revendique toujours évangélique et réformée, se situe au niveau du statut de la théologie, du statut des Écritures, de l’exégèse et de l’herméneutique. Sola scriptura. La foi ne suffit pas, la grâce non plus. Je dis, d’accord, mais dans ce cas-là allons jusqu’au bout : sacerdoce universel. Désormais ce sont aussi les laïques, laïcs qui mènent le culte, officiellement. Abandonnons le principe catholique qui fait de la consécration un ou une ministre. Remettons le culte aux communautés locales, et ce sont elles qui choisissent celles et ceux à qui elles veulent confier le ministère de la parole, ponctuellement ou dans la durée. Aux communautés de choisir leur pasteurE. Devenons protestants, enfin. Formons tout le monde en théologie. Revenons aux études bibliques. Et pour cela, peut-être, les pasteurEs, théologiens, théologiennes, avec ou sans consécration, seront encore utiles.
Armin Kressmann 2024
Commentaire de Denis Müller sur Facebook :
C’est un appauvrissement de la théologie des ministères. Le sacerdoce universel, chez les Réformateurs, concerne l’ensemble des croyants, en effet, mais ne remplace pas les ministères. Le pasteur a une mission spécifique, liée à l’affirmation des particules exclusives, sola scriptura, sola fide, solus Christus, sola gratia.
Elio Jaillet, commentaire au commentaire de Denis Müller :
C’est la réponse de la Communion des Eglises Protestantes à cette question – il y a une double dépendance, du ministère de la Parole au ministère du peuple de Dieu d’une part, du ministère du peuple de Dieu au ministère de la Parole d’autre part.
Je crois toutefois que cette structure doctrinale est compatible avec un changement dans les conditions matérielles de l’ordination de ce ministère. Et Armin esquisse une telle perspective de changement.
La décision sur le modèle concret du ministère de la Parole est une question de politique ecclésiale en réponse à la pragmatique adaptive du vécu ecclésial.
La position que tu défends est conservatrice (pas en un sens péjoratif). Elle veut soutenir le système traditionnel de distribution des ressources dans l’organisation du ministère de l’Eglise. Cette option peut tenir aussi dans des situations de précarité (France).
Pour l’instant l’option conservatrice l’emporte d’un point de vue réglementaire – mais sa position est de plus en plus défiée par les transformation du terrain et de l’emploi.