La foi, « judéo-chrétienne », fondamentalement, n’a pas besoin ni d’Église(s), comme institutions, ni de religion, en un sens pratique religieuse. La bible, sa lecture, sa réflexion et sa mise en articulation avec la vie quotidienne, « que devons-nous faire » et « que pouvons-nous espérer » (Kant), mise en pratique banalement quotidienne suffirait. En principe. En résulterait peut-être ce ce que nous appelons Église, celle qui dépasse les Églises, voire les religions. On pourrait aussi l’appeler éthique (comme bien de penseurs l’ont fait). Ce n’est que notre incapacité de vivre ce qui s’imposerait, péché ?, qui fait que nous avons besoin d’Église et/ou de religion. Mais Pentecôte, judéo-chrétienne !?, suffirait, selon la vision prophétique que nous présente Luc dans les Actes, entre autres. Les Églises, ne seraient-elles pas juste là pour nous le rappeler ? Et offrir un lieu où nous pouvons continuer à espérer, malgré notre incapacité. Communauté d’incapables, voici les croyants. La foi ne suffit pas. Si nous étions chrétiens, chrétiennes, nous n’aurions plus besoin d’Église, ni de religion : « Dieu tout en tous, en tout », la religion, juste une béquille. Parce que nous boitons. Grâce soit rendue à Dieu, « du Dieu qui vient à l’idée » (E. Lévinas).
Armin Kressmann 2024