Les miracles, comme événements surnaturels, nous font compter sur une réalité qui n’en est pas une ; ils nous délient de notre responsabilité au quotidien. Qui y croit quand-même, comme réalité accessible et réalisable, assume sa responsabilité sans compter sur des miracles. Et miracle peut surgir. C’est ainsi que je lis les récits de miracle dans la bible, tout particulièrement la résurrection, sans supranaturalisme. En résulte un autre regard sur autrui, ses blessures, ce que présente le ressuscité aux douze. Le ressuscité parmi nous, il nous invite à voir et affronter la croix d’autrui, de tout autre, quel qu’il soit, ami ou ennemi. Sans idéologie. Le Christ est ressuscité, commençons à nous tourner vers la souffrance, là où elle se présente dans notre quotidien. Le reste est vanité. Et prions Dieu qu’il nous aide à voir les blessures, en personne, devant nous, pour que résurrection devienne possible, de l’un et de l’autre, miracle, peut-être. Église, arrête de compter sur des miracles, engage-toi, tout simplement, là où croix se présente devant toi dans ton quotidien. Ressens l’esprit que le ressuscité souffle sur toi (Jean 20,22). Et assume la responsabilité d’accorder ou de ne pas accorder le pardon, selon le mandat qui en découle (Jean 20,23).