« Lorsque Dieu commença la création » … Genèse 1,1-2 – Nature et création (Gn 1,1-2 commentaire)

“Lorsque Dieu commença la création du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide, et la ténèbre à la surface de l’abîme ; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux.” (Genèse 1,1-2)

Voici donc une traduction du « début », de la réalité avant que les choses soient, le nihil dont parle la tradition quand elle parle de la création ex nihilo.

Je dis : ce nihil n’est pas rien, mais néant. Néant est. Ce sont le tohu-bohu, le chaos informe et vide, – paradoxe -, les eaux du début, c’est la réalité du nouveau né qui est en train d’ex-ister, de sortir de son état indéfini qu’est la vie dans le ventre de sa mère. C’est la nature, ce qu’il doit maintenant affronter, plus menace et danger que réalité bienveillante. Pour que le chaos originel soit surmonté, il faut définir les choses et les mettre à la bonne place, faire de l’ordre qui nous permet de nous orienter et de trouver du sens, sens de vie. Cela se fait par la parole. Ce qui n’est pas nommé est néant, il est, mais il n’ex-iste pas, il n’est pas sorti du chaos de la réalité originel.

Dieu est Parole (évangile selon Jean), et c’est la Parole qui crée notre monde perceptible. Je distingue donc nature et création, et c’est la seule manière de parler de la « bonne création », parce que pas tout de ce qui est, est aussi bon, même pas, et surtout pas, au début.

Donc, ne confondons pas nature et création, sinon Dieu est cruel. Ne confondons pas science avec théologie, sinon nous sommes créationnistes. Ne disons pas, comme la FEPS le fait, que l’orientation sexuelle est « une expression de notre plénitude de créature », mais disons que l’homosexualité est un fait, qu’elle est de l’ordre de la nature, que les enjeux qu’elle pose, notamment le mariage pour tous, ne sont pas de l’ordre de l’être, mais de ce que nous faisons de notre être, de notre sexualité, que celle-ci homo- ou hétéro-.

Svp, en tant que théologiens, abstenons-nous de faire de la science (de la nature). Disons seulement, que pour nous, d’une manière mystérieuse et sublime, le souffle de Dieu, sa maternité, plane sur elle, sur la science et sur la nature, le mystère de la vie.

Armin Kressmann 2019

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